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Au total « 249 feux » ont été recensés par les pompiers, visant « 112 véhicules, 130 mobiliers urbains » et « six bâtiments », a-t-il énuméré, précisant que « le recensement complet des dégâts est en cours ». Déplorant des « violences délibérées » commises par des personnes « désireuses d’affronter les forces de l’ordre » et « d’en découdre », Delpuech a indiqué que parmi elles se trouvaient « des groupuscules d’extrémistes d’ultra-droite et d’ultra-gauche ».
> « Il ne peut y avoir d’impunité »
« On ne peut se revendiquer d’un mouvement qui se veut pacifique et venir sur le pavé parisien avec un comportement qui est inacceptable », a-t-il fait valoir.
Présent à ses côtés, le procureur de Paris Rémy Heitz a précisé que « 378 personnes » avaient été placées en garde à vue, « dont 33 mineurs ». Le parquet « n’a jamais eu à gérer un nombre aussi important de gardés à vue », a-t-il ajouté.
Parmi eux se trouvent « beaucoup d’hommes majeurs », âgés « de 30 à 40 ans », « venant souvent de province, insérés socialement » et « venus pour en découdre avec les forces de l’ordre », a-t-il ajouté.
Il y avait aussi « des profils plus jeunes, des Franciliens » qui étaient « plus motivés par une délinquance d’appropriation » et sont « venus profiter des pillages », a aussi affirmé Heitz. « La justice passera » car « il ne peut y avoir d’impunité », a-t-il assuré.
Le déploiement policier (49 unités de forces mobiles, 4 600 membres des forces de l’ordre) et la mise en place de vastes périmètres de sécurité pour protéger les institutions et les Champs-Elysées n’ont pas permis d’éviter un samedi noir à Paris, une semaine après les violents débordements du 24 novembre sur la célèbre avenue. Si les « Champs » mis sous cloche par les forces de l’ordre ont permis à 500 manifestants de défiler sans heurts, les violences, barricades, voitures incendiées, pillages de commerces se sont propagés à l’ouest et au centre de la capitale après de premiers heurts au pied de l’Arc de Triomphe, noyé sous un déluge de lacrymogènes.
Face au « climat insurrectionnel » dans les rues de Paris, plusieurs syndicats policiers ont demandé dès samedi l’instauration de l’état d’urgence. Alliance réclame ainsi le « renfort de l’armée pour garder les lieux institutionnels et dégager ainsi les forces mobiles d’intervention ». Le ministre de l’Intérieur n’a pas exclu de recourir à ce régime d’exception notamment mis en place après les attentats terroristes de Paris de 2015 ou après les émeutes urbaines de novembre 2005. « Tout ce qui permettra de sécuriser plus, moi je n’ai pas de tabou », a déclaré samedi Christophe Castaner. « Toutes les options doivent être étudiées », a renchéri le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.
« Pavés, tirs de mortiers, bombes agricoles, nous avons été confrontés à une extrême violence. À côté, la manifestation du 1er mai, c’était de la rigolade », témoigne un CRS présent sur la place de l’Etoile, inquiet d’une violence qu’il voit monter « crescendo ».
« Il y a eu une stratégie gérée par des professionnels du désordre », selon Christophe Castaner. « Camouflées en gilets jaunes », 3 000 personnes ont tourné dans Paris pour commettre des dégradations, rendant l’intervention des forces de l’ordre « beaucoup plus difficile », a-t-il défendu.
> « Le maintien de l’ordre n’est jamais une solution définitive »
« Tant qu’on n’aura pas dissocié casseurs et ‘gilets jaunes’, il sera très difficile de pouvoir améliorer le dispositif », avance-t-il. « Vous pourrez avoir 1 000 policiers et gendarmes de plus, ça ne servira à rien ».
Attention aussi aux inégalités en terme de sécurité publique, prévient Guillaume Farde, co-auteur d’un rapport sur le maintien de l’ordre pour le think tank L’Hétairie, classé à gauche. « Pour sécuriser Paris, il y a de moins en moins de forces mobiles disponibles dans les territoires ». La retenue des forces de l’ordre a en tout cas permis « la possibilité d’un dialogue politique », affirme Bertrand Cavallier soulignant que « le maintien de l’ordre n’est jamais une solution définitive. »