Avec 2,3 milliards de personnes (+122 millions), « les chrétiens restent le plus important groupe religieux dans le monde » et ils représentent 28,8% de la population, souligne cette méta-analyse réalisée sur la base de plus de 2.700 études et recensements et publiée le 9 juin.
Le christianisme n’a toutefois pas réussi à progresser au rythme de la population mondiale, et son poids a reculé de 1,8 point.
Deuxième religion du monde avec 2 milliards de personnes (+347 millions), l’islam a connu « la croissance la plus rapide de la décennie« . Il représente 25,6% de la population mondiale (+1,8 point).
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Les non-croyants sont eux aussi de plus en plus nombreux (1,9 milliard de personnes) soit près d’un quart (24,2%) de la population mondiale.
En effet, « de nombreux croyants dans le monde, essentiellement des chrétiens, +sortent+ de la religion« , explique l’étude qui parle de progression « frappante« .
En dix ans, les États-Unis (où le christianisme a reculé de 14 points sur la période) ont ainsi vu le nombre de non-croyants quasiment doubler à 101 millions de personnes : ce sont 30% de la population qui se définissent comme athées, agnostiques ou « rien de particulier« .
Les sans-religions représentent également plus de la moitié de la population aux Pays-Bas, en Uruguay et en Nouvelle-Zélande. Le monde comptait aussi 1,2 milliard d’hindous, 300.000 bouddhistes et 14,8 millions de juifs en 2020.
En France, l’étude recense 31 millions de chrétiens (-11 points), 6 millions de musulmans (+2,5 points) pour 28 millions de non-croyants (+8 points). Le pays compte également 460.000 juifs, soit la troisième communauté dans le monde derrière Israël et les États-Unis.
Géographiquement, la région abritant le plus de chrétiens (30,7%) est désormais l’Afrique sub-saharienne, et non plus l’Europe (22,3%): une tendance que l’étude explique par la démographie et « la désaffiliation chrétienne généralisée en Europe occidentale« .
Le christianisme reste majoritaire dans 120 pays, contre 124 dix ans auparavant. Mais pour la première fois il est revendiqué par moins de la moitié de la population dans plusieurs pays: France, Royaume-Uni, Australie et Uruguay.
Dans chacun de ces pays « les non-croyants représentent désormais 40% ou plus de la population », tandis que les autres croyants (musulmans, hindous, juifs…) pèsent ensemble « 11% ou moins« .
Pourquoi ces changements ? L’étude invoque « deux mécanismes primordiaux« : la désaffection religieuse, « principal moteur du déclin de la proportion de chrétiens dans la population mondiale » et l’augmentation démographique.
La progression de l’islam s’explique donc largement par la croissance générale de la population dans les pays musulmans, du fait « d’une pyramide des âges relativement jeune et d’un taux de natalité relativement élevé« .
L’étude note aussi que « les habitants des pays les plus riches sont en moyenne moins croyants que ceux des économies moins avancées« .