Si 40 000 personnes sont déjà parties, les autorités ont relevé au maximum le niveau d’alerte et estiment qu’un total de 100 000 habitants pourraient devoir s’éloigner.
L’aéroport international de l’île a dû fermer et selon les autorités, environ 445 vols ont été annulés, affectant plus de 59 000 passagers.
« Le niveau d’alerte pour le volcan a été porté au plus haut », a déclaré un haut responsable du centre national de volcanologie d’Indonésie, Gede Suandika.
La dernière éruption du Mont Agung, qui remonte à 1963, avait fait 1 600 morts. « Des secousses permanentes sont ressenties », a-t-il ajouté.
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La zone d’exclusion autour du volcan, situé à 75 km de la station balnéaire touristique de Kuta, a été élargie à 10 km et les habitants vivant à l’intérieur de cette zone ont été priés d’évacuer.
« Les projections continues de cendres sont parfois accompagnées par des éruptions explosives et un faible grondement sonore », a indiqué dans un communiqué le Bureau national de gestion des catastrophes.
« Les lueurs de feu sont de plus en plus visibles la nuit. Ceci indique que les conditions d’une éruption plus forte imminente sont réunies », a-t-il ajouté.
Des villages proches du volcan étaient couverts des cendres rejetées par le Mont Agung. Des milliers de masques de protection ont été distribués aux habitants.
« Je suis très inquiet car j’ai laissé ma maison derrière moi et je suis aussi inquiet pour ma famille », a déclaré Putu Suyasa, un paysan de 36 ans qui a fui avec des proches un village situé à huit kilomètres du volcan. « La montagne crache une fumée plus épaisse qu’avant. »
Dewa Gede Subagia, âgé aujourd’hui de 67 ans, était déjà là lors de l’éruption de 1963.
« Je suis très inquiet car j’ai déjà vécu ça », dit-il à l’AFP dans le centre où il s’est réfugié dans le village de Rendang. « J’espère que cette fois ci, ça ne durera pas trop longtemps. En 1963, j’étais parti quatre mois ».
L’aéroport international de Denpasar, capitale de la province de Bali, destination touristique mondiale avec des millions de visiteurs chaque année, a été fermé.
« Il ne doit pas y avoir de cendre sur la piste », a déclaré le directeur général de l’aéroport Yanus Suorayogi pour expliquer la fermeture.
« Que voulez-vous que je vous dise ? Nous devons coopérer car c’est une catastrophe naturelle », a réagi Krisna Mustafa, un touriste indien.
Plusieurs touristes ont été prévenus que, dans le meilleur des cas, ils devraient attendre plusieurs jours avant de partir.
Juan Gajun, un Argentin de 30 ans qui se rendait dans la Singapour proche, ne cachait pas son irritation après avoir manqué sa correspondance.
« Nous devons quitter l’île et nous ne le pouvons pas. Nous voulions aller à Singapour mais nous devons rester là, je ne sais pas, peut-être pour deux ou trois jours de plus ».
Colin Cavy, moniteur de plongée français qui se trouvait en Indonésie depuis deux mois environ, regardait avec nervosité son visa de touriste qui a expiré.
« J’étais juste venu à Bali il y a deux jours pour quitter le pays », raconte-t-il. « C’est vraiment de la malchance d’avoir cette éruption volcanique, je ne peux plus partir. Mon visa a expiré. Il faut que j’aille voir les services de l’immigration ».
L’aéroport de l’île de Lombok, autre destination touristique très prisée à l’est de Bali, a également fermé dimanche après-midi car le vent poussait les cendres dans sa direction. Mais il a rouvert lundi matin.
Le mont Agung, qui culmine à un peu plus de 3000 mètres d’altitude, avait déjà grondé d’août à octobre, forçant l’évacuation de
144 000 habitants.
Son activité avait semblé se calmer fin octobre, et l’alerte avait été rabaissée, ce qui avait convaincu des milliers de personnes de rentrer. Jusqu’à ce qu’il se remette mardi à gronder.
Plus de 120 volcans sont en activité en Indonésie, qui est située sur la « ceinture de feu » du Pacifique.