Les pluies diluviennes qui se sont abattues durant une semaine sur la Nouvelle-Galles du Sud, l’État le plus peuplé de la région, ont fait deux morts.
Des villes ont été envahies par les flots, des cultures détruites et de nombreuses maisons sévèrement endommagées.
Jeudi, David Williams est revenu dans sa maison de Londonderry, au nord-ouest de Sydney où, de l’eau jusqu’aux genoux, il n’a pu que constater les « terribles dégâts » causés par les inondations.
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« Cela fait mal au cœur », a-t-il dit, tout en se félicitant « d’avoir pu sauver beaucoup de choses ».
M. Williams a raconté à l’AFP avoir commencé le « long processus » qui l’attend pour effacer les stigmates de ces inondations dévastatrices.
Il a jeté plus de huit remorques d’objets autrefois précieux et devenus un simple tas de détritus abandonnés sur le bord de la route.
Ses voisins, un couple de personnes âgées, ont eu encore moins de chance. Dans leur maison, l’eau boueuse qui charriait tout un tas de débris, est montée jusqu’à hauteur de la taille.
« Ils ont tout perdu. Il ne leur reste rien. Ils ont quelques souvenirs, et c’est tout ».
Dans certaines régions du littoral nord de Sydney, des centaines de soldats et de pompiers volontaires ont pris part aux opérations, tentant d’enlever la boue sur les voies de circulation et de dégager les gravats à l’aide de tronçonneuses.
Ben Shepherd, inspecteur au sein du service d’incendie rural, a expliqué à l’AFP que ses équipes œuvraient à permettre « un retour à la normale dès que possible » mais « cela pourrait prendre des semaines, voire des mois, dans certaines zones ».
« Ampleur de la tâche »
Les agriculteurs ont également prêté main forte, n’hésitant pas à parcourir en camion des centaines de kilomètres pour offrir du foin à tous ceux qui ont « tout perdu ».
Dans la vaste région inondée, de nombreux habitants demeurent isolés, et, selon lui, environ 20.000 personnes ne peuvent toujours pas regagner leur habitation.
« Nous pensons que la plupart des rivières ont atteint le pic de crue », a estimé la Première ministre de la Nouvelle-Galles du Sud, Gladys Berejiklian, qui a cependant appelé la population à rester vigilante.
« Dans certaines zones, qui n’ont pas connu une telle quantité de pluie depuis un demi-siècle ou même un siècle, la montée des eaux va se poursuivre », a-t-elle dit.
Depuis le début de ces inondations, qui ont commencé à la fin de la semaine dernière, les services de secours ont reçu plus de 12.000 appels à l’aide et porté secours à plus d’un millier de personnes.
Les inondations ont atteint certaines parties de l’arrière-pays. Jeudi, la télévision a montré notamment Moree, une ville coupée en deux par une rivière en crue.
Selon les prévisions, le soleil devrait continuer de briller la semaine prochaine au-dessus des régions inondées.
Près de Sydney, le long de la rivière Hawkesbury en crue, les secours se sont activés à acheminer de la nourriture et des produits de première nécessité vers les zones toujours isolées.
Bianca Tolhurst, une habitante de Richmond, dans l’arrière pays, a réussi à sauver ses chevaux et son bétail quand son exploitation a été submergée par les flots mais elle est « épuisée » face à l’ampleur de la tâche qui l’attend.
« Tant que l’eau ne s’est pas retirée, nous ne savons pas ce que nous devons faire et par quoi commencer », a témoigné auprès de l’AFP cette habitante.
Des milliers d’habitations et d’entreprises ont subi de lourds dommages et les compagnies d’assurance ont déjà reçu 22.000 demandes d’indemnisations.
Dans certaines régions du littoral, un mètre d’eau s’est abattu en une semaine, soit l’équivalent de deux tiers des précipitations annuelles normales.
Les scientifiques ont averti que l’Australie devrait être particulièrement exposée aux phénomènes météorologiques extrêmes en raison du changement climatique.