Un faux photographe de guerre démasqué par une enquête

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Publié le 06/09/2017 à 9:22 - Mise à jour le 06/09/2017 à 9:22

La filiale brésilienne de la BBC, qui avait publié sur son site des photos et vidéos de cet homme au physique avantageux et supposé âgé de 32 ans, les a retirées après avoir découvert qu’il s’agissait d’une supercherie.
« La suspicion qu’Eduardo était en réalité un faux personnage a surgi quand il a contacté par internet la journaliste Natasha Ribeiro, collaboratrice de BBC Brésil qui vit au Moyen-Orient (…). Elle n’a pas cru son discours », raconte le média britannique sur son site.
« La méfiance s’est encore accrue quand (nous avons constaté qu’) en Irak, où avaient lieu les scènes de guerre qu’il affirmait photographier, aucun des journalistes brésiliens travaillant dans la zone ne le connaissait. Personne, ni les autorités ni les ONG en Syrie et Irak ne l’avaient vu », ajoute-t-il.

L’enquête de la BBC a montré qu’Eduardo Martins avait réussi à se faire publier par des agences de photos comme Zuma Press et Getty Images. Il s’agissait en fait du travail d’autres professionnels, dont il inversait souvent les images pour tromper l’employeur.
Pendant des années, l’homme aurait contacté des médias et des photographes pour travailler avec eux. Sur Instagram, où il partageait photos de conflits mais aussi de surf, il rencontrait également un certain succès, avec 120 000 abonnés.

Son visage ne serait même pas le sien. Les photos de lui qu’il publiaient sur instagram seraient en fait celles d’un professeur de surf anglais, Max Hepworth-Povey…

« Ça va, mon frère ? Tout d’abord, félicitations pour ton travail incroyable. Je voudrais t’inviter à faire partie d’un groupe de photographes brésiliens que je suis en train de créer (…). Actuellement je suis en train de couvrir la guerre contre Isis » (NDLR: le groupe Etat Islamique), avait-il notamment demandé dans un message à un photographe qui a requis l’anonymat.
Ce photographe, qui a raconté son expérience à l’AFP, a dit qu’Eduardo Martins lui avait proposé l’opportunité d’être publié dans des médias internationaux.

« C’est une leçon de journalisme », a reconnu auprès de l’AFP Fernando Costa Netto, un journaliste qui l’avait interviewé pour le site Waves, spécialisé en surf. « Il faut être plus rigoureux dans la vérification des sources ».

Averti des soupçons pesant sur lui, Eduardo Martins a fermé ses comptes sur les réseaux sociaux et annoncé qu’il partait en année sabbatique en Australie. Il est depuis injoignable.

Avec AFP

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