Valérie Poirson : « Il n’est pas question aujourd’hui d’un État associé pour la Polynésie »

Publié le

Un Etat associé à la France oui, mais pas tout de suite. "Peut-être dans les 20 ans à 30 ans" a précisé hier la représentante d'Eric Zemmour en Polynésie, Valérie Poirson, sur le plateau de TNTV. Aujourd'hui, "il n'en est pas question" a ajouté la représentante, avant d'assurer que le candidat nationaliste "souhaite comme tous les Outre-mer" que le fenua "reste rattachée à la France".

Publié le 20/02/2022 à 17:58 - Mise à jour le 21/02/2022 à 10:39

Un Etat associé à la France oui, mais pas tout de suite. "Peut-être dans les 20 ans à 30 ans" a précisé hier la représentante d'Eric Zemmour en Polynésie, Valérie Poirson, sur le plateau de TNTV. Aujourd'hui, "il n'en est pas question" a ajouté la représentante, avant d'assurer que le candidat nationaliste "souhaite comme tous les Outre-mer" que le fenua "reste rattachée à la France".

Pourquoi Eric Zemmour a-t-il choisi Tauhiti Nena ?

« Tout simplement parce qu’après plusieurs rendez-vous, après beaucoup de discussions, nous nous sommes aperçus que nous avions des sujets qui étaient extrêmement convergents, des avis qui convergeaient également, et que l’on se retrouvait dans les valeurs de l’un et de l’autre ».

C’est tout de même assez surprenant qu’un candidat patriote, attaché à conserver tous les territoires d’Outre-mer dans la France, soutienne un souverainiste qui souhaite au contraire se détacher de la France ?

« Effectivement, il y a ce point sur lequel nous avons décidé d’ouvrir les conversations, les discussions entre l’Etat et les Polynésiens pour pouvoir arriver à un élargissement peut-être de l’autonomie de la Polynésie française. Mais la Polynésie effectivement, Eric Zemmour souhaite comme tous les Outre-mer bien évidemment qu’elle reste rattachée à la France ».

Il se dit tout de même ouvert à une discussion pour que la Polynésie soit un Etat associé à la France ?

« Il n’est pas question aujourd’hui d’un Etat associé. Tauhiti le sait parfaitement pour en avoir échangé avec nous également. Tauhiti souhaite un Etat associé dans les années à venir, peut-être dans les 20 ans, les 30 ans, mais pas aujourd’hui ».

Concrètement, que représente la Polynésie pour le candidat Eric Zemmour ?

« Eric Zemmour est très amoureux des Outre-mer, pour la beauté, pour l’identité des Outre-mer. Chaque Outre-mer a une identité qui lui est propre. Eric est un candidat qui est très attaché à l’identité française. Il s’engage comme il l’a dit à respecter la culture, les traditions, les valeurs polynésiennes et on va tout faire pour les conserver ».

Pourtant, on en revient à cette polémique sur les prénoms. Vous parlez d’identité française au point où Eric Zemmour demande aux Français d’origine étrangère de renier leur culture en évitant tous les prénoms d’origine étrangère. On a du mal à croire en ses convictions vis-à-vis de la Polynésie.

« Ces histoires de prénoms sont assez drôles parce qu’elles sont soit mal comprises, soit sorties de leur contexte. […] Tauhiti ne va pas s’appeler Jean-Paul demain, ce n’est pas le but. En Polynésie, on porte un prénom polynésien bien évidemment, en France en porte un prénom français. Je ne vais pas épiloguer sur quelque chose qui n’a pas réellement d’importance parce que je pense que c’est plus pour faire de la polémique sur les réseaux sociaux qu’autre chose ».

« La reconnaissance du fait colonial tient tout simplement dans le soutien et dans la reconnaissance de l’identité polynésienne« 

Sur le passé colonial, Eric Zemmour a déclaré « je me moque des pages sombres de notre histoire ». Dans l’accord de ralliement avec Tauhiti Nena, il s’engage pourtant à la reconnaissance du fait nucléaire et du fait colonial. Pourquoi ce changement de position ?

« Ce n’est pas un changement de position. La reconnaissance du fait colonial tient tout simplement dans le soutien et dans la reconnaissance de l’identité polynésienne, dans la sauvegarde de sa culture, de ses langues, de ses valeurs. Donc ça, c’est une reconnaissance du fait. Eric Zemmour ne souhaite pas changer la Polynésie française, absolument pas. Au contraire, elle n’aurait plus aucun attrait, ce ne serait plus la Polynésie si les Polynésiens devaient changer. La reconnaissance du fait nucléaire, elle a déjà été faite, on ne peut pas revenir dessus. Je crois que le Président Macron est intervenu, récemment il a pris des engagements. Par contre nous souhaitons avoir une prise en charge et une reconnaissance beaucoup plus facile des malades, des victimes des essais nucléaires. C’est le parcours du combattant aujourd’hui ».

Nous ne pouvons pas revenir sur ces pages sombres. Elles ne nous incombent pas, nous n’en sommes pas responsables. […] On ne peut pas changer hier, mais on peut faire ensemble que demain soit meilleur ».

Dernières news