Ce lundi, au tribunal correctionnel de Papeete, un homme de 43 ans comparaissait pour avoir frappé et tenté d’étrangler sa mère, le 27 janvier 2025. Un acte violent, sur fond de troubles psychiatriques profonds.
Tôt dans la matinée, la mère du mis en cause est transportée à l’hôpital par les gendarmes. Elle présente des hématomes au visage et des marques autour du cou, selon le rapport médical. L’établissement signale immédiatement la situation à la justice, dont l’enquête permet de retracer le déroulé de l’agression : une altercation qui dégénère, au cours de laquelle le fils tire les cheveux de sa mère « comme si c’était une sorcière », avant de la frapper et de tenter de l’étrangler.
« Elle fait que m’embêter » , déclare le prévenu aux enquêteurs. « Je lui ai dit de prendre ses médicaments, elle ne voulait pas, ça m’a énervé » . À la barre, il agit de manière erratique, tendant à la présidente du tribunal deux billes comme un « cadeau », avant de lui remettre une lettre où sont griffonnés les mots « Scorpion », « Satan », « Lucifer ».
L’homme est connu des services psychiatriques du Taaone, où il a été hospitalisé durant cinq mois, de juin à octobre 2024. Il souffre de schizophrénie et de phases dépressives. Plusieurs expertises psychiatriques ont été diligentées dans le cadre de la procédure. Selon la plus récente, au moment des faits, l’homme était en rupture de traitement et son discernement était aboli.
« Il est capable de tout », confie sa tante aux enquêteurs. Dans cette famille marquée par les troubles mentaux — le père et le frère du prévenu sont également atteints de pathologies psychiatriques —, le risque d’épisode violent était élevé.
Ancien policier municipal à Faaa, selon ses dires, même s’il ne se souvient plus de la période exacte, le quadragénaire vit désormais en famille d’accueil, sous mesure de protection. À la question de savoir s’il se rend compte de la gravité de ses actes, il acquiesce simplement.
La procureure reprend les conclusions de l’expertise dans son réquisitoire : « Les troubles psychotiques de cet homme sont manifestes. Sa schizophrénie paranoïde, lorsqu’elle n’est pas traitée, peut le pousser à des actes extrêmement violents » , résume-t-elle. Elle requiert, à l’unisson avec la défense, l’irresponsabilité pénale.
Le tribunal a suivi cette position, jugeant que l’homme, au moment des faits, n’était pas en capacité de comprendre ou de vouloir ce qu’il faisait. Il a été déclaré pénalement irresponsable, entraînant sa relaxe. L’homme a rejoint sa famille d’accueil à sa sortie du tribunal.