« Je compte pas mes heures, je compte plus mes heures de travail. Nous sommes deux capitaines pour gérer actuellement tout le trafic et on n’a pas de plage de repos », explique épuisé Teva Bonnette.
Il est l’un des deux capitaines employés par le service des remorqueurs du port. Il manœuvre les deux navires, Aito Nui I et II, ainsi que la pilotine. En l’espace de quelques mois, le service a perdu un quart de ses effectifs et ces départs n’ont pas été remplacés depuis. Résultats : les marins enchaînent les heures supplémentaires et travaillent sans relâche, comme le témoigne Teva Bonnette.
« Si nous sommes arrivés à ce point de conflit avec la direction, c’est que nous sommes déjà en sous-effectif et ça se ressent parce que ça impacte la sécurité de nos marins. Il y a quand même deux capitaines qui sont partis et trois autres marins. Ca impacte énormément le service. Ca fait 6 mois qu’on attend les embauches, je sais pas pour quelle raison on attend toujours ».
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Le syndicat des gens de mer affilié à Otahi est discret mais vendredi dernier, il a déposé un préavis de grève qui fait état « d’une mauvaise ambiance au sein du service et d’un management arbitraire ». Une première rencontre entre la direction du port et des agents a eu lieue en début d’après-midi, ce lundi.
« Il y a des problèmes de dialogue, un management arbitraire, on dira ça comme ça. Alors pourquoi la direction ne veut pas nous écouter ? », s’interroge Teva Bonnette.
De son côté, pour Lucie Tiffenat, secrétaire générale du syndicat Otahi, « il n’y a plus de dialogue social. Il y a des pressions, sur pas mal de choses ils [ndlr : les employés] n’arrivent plus à se faire entendre. Il y a deux capitaines qui viennent de prendre leur retraite […] »
La direction du port refuse de s’exprimer sur le sujet. Si aucun accord n’est trouvé, la grève prendra effet vendredi et le mouvement pourra avoir un impact sérieux sur le trafic maritime.