Teiva Jacquelain, l’enfant du fenua devenu pro de l’ovalie

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Rugbyman professionnel, Teiva Jacquelain est rentré au fenua peu avant le confinement. Celui qui évolue au club Mont-de-Marsan en rugby à XV et dans la sélection de l’équipe de France à 7 est revenu se ressourcer. Nous l’avons retrouvé au stade Vaiete, nouveau lieu d’entraînement du RC Pirae, son équipe de cœur.

Publié le 24/05/2020 à 11:45 - Mise à jour le 24/05/2020 à 11:46

Rugbyman professionnel, Teiva Jacquelain est rentré au fenua peu avant le confinement. Celui qui évolue au club Mont-de-Marsan en rugby à XV et dans la sélection de l’équipe de France à 7 est revenu se ressourcer. Nous l’avons retrouvé au stade Vaiete, nouveau lieu d’entraînement du RC Pirae, son équipe de cœur.

Le soleil avait fini sa course. Sous le faible éclairage du stade Vaiete, Teiva fait quelques passes avec les joueurs du Rugby Club de Pirae. « Ça fait du bien de les revoir, sourit-il. Il y a des têtes, quand j’étais ici, ils étaient encore tout petits. Maintenant ils me dépassent presque, donc c’est marrant ! »

En marge de s’entraîner avec eux, Teiva n’hésite pas à partager son expérience de pro pour leur permettre d’améliorer leur jeu. « Je suis quelqu’un qui aime beaucoup aider, donc ça me fait plaisir de pouvoir apporter ça aux jeunes. »

Il faut dire que l’enfant de Haapiti a fait bien du chemin depuis ses tout débuts au RC Pirae, alors qu’il n’avait que 12 ans. Aujourd’hui en pro D2 avec le club Mont-de-Marsan du Stade Montois pour le rugby à XV, le jeune homme de tout juste 26 ans fait aussi partie de la sélection de l’équipe de France de rugby à 7.

Une belle expérience en équipe de France

Un magnifique essai marqué par Teiva contre l’équipe des All Blacks à 7.

« Récemment j’ai fait la tournée avec l’équipe de France à 7 à Las Vegas et à Vancouver, confie-t-il. Ça s’est bien passé. Il y a un niveau d’exigence qui est très élevé pour des matchs internationaux. Le retour que j’ai eu des coachs, ils ont été plutôt satisfaits de moi. »

L’équipe de France de rugby à 7 vise les qualifications aux Jeux olympiques, reportés en raison de la crise sanitaire mondiale. Teiva avoue qu’il espère « secrètement » pouvoir faire partie de l’aventure, sans toutefois tirer de plans sur la comète.

« Je suis là pour aider, renforcer l’équipe de France à 7, indique-t-il. Ils ont déjà l’ossature pour participer aux JO… Mais si on a besoin de moi, ce sera avec plaisir que je participerai. J’espère leur avoir donné de bons arguments quand ils m’ont vu dernièrement mais je ne me fais pas trop d’idées. Si ça vient, je serai très heureux. »

Un début de saison difficile avec son équipe à XV

Parti en 2015 s’installer en métropole poursuivre sa passion du rugby, Teiva a d’abord évolué un an chez les jeunes de Toulons avant de passer chez les pros à Grenoble. L’ailier a ensuite été prêté au club du Stade Montois, où il joue encore aujourd’hui.

« Quand tu changes de club, c’est jamais vraiment évident. Tu changes ton environnement, de coach, de ville. Mais les mecs m’ont bien accueilli et j’ai pu bien m’exprimer par la suite pendant les matchs. Il y a une belle entente entre les nouveaux et les anciens. Je prends de plus en plus confiance dans cette équipe. J’espère qu’on va progresser tous ensemble le plus haut possible. »

Le Stade Montois heureux de garder Teiva pour deux saisons supplémentaires.

Le début de saison du Mont-de-Marsan a été « un peu compliqué », souffle Teiva. « On a couru derrière le classement, mais plus la fin de saison arrivait et plus on montrait de belles choses. Et c’est dommage que le covid est arrivé parce que je pense qu’on aurait pu se qualifier. En tout cas on était très motivés, on avait les armes pour », assure-t-il.

De sacrifices récompensés

Il faut dire que les gars se donnent les moyens. Chaque journée est bien rythmée. « On commence le matin entre 8 h 30 et 9 heures avec la pesée. Ensuite on a une séance d’une heure de musculation, d’étirements et de réhab. La réhab, c’est quand tu travailles les muscles où tu es faible. Par exemple si tu t’es blessé à la cheville, tu vas renforcer ta cheville. Ensuite on passe à du travail séparé, on va séparer les trois-quarts et les avants pendant une heure à peu près. Et on fait ce qui est lié au poste. Si tu es ailier tu vas travailler ta vitesse, tes appuis, tes passes. On va manger vers midi ou 13 heures, ça dépend combien de temps a duré la séance. On a une pause jusqu’à 14 heures pour digérer ou se reposer, et on va reprendre en collectif à 15 heures jusqu’à 17 heures. »

En marge de la préparation physique, une bonne hygiène alimentaire et les temps de repos sont également importants. Parce que « en haut niveau, tu paies cash les écarts que tu peux faire au niveau alimentation, sommeil, etc. », assure-t-il.

Et puis il faut continuer de défendre sa place. « C’est vraiment pas évident, surtout quand tu es loin de tout, ta famille. Il faut gagner sa place, il faut faire des sacrifices pour réussir et quand ça paie, tu es vraiment fier de toi, heureux. C’est pour ça que quand je reviens à Tahiti revoir ma famille, ça me fait beaucoup de bien. Voir où j’ai commencé, m’entraîner avec les mecs ici… Tu revois par où t’es passé et tu es fier de ton parcours quand même. Ça a été un long chemin plein de sacrifices mais je suis fier de ça. »

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