Michel Bourez sans tabou

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Publié le 22/08/2016 à 17:00 - Mise à jour le 24/06/2019 à 15:59

Eliminé dès le deuxième round de la Billabong Pro 2016, Michel Bourez a du mal à cacher sa déception. Ne pas rester sur un échec. L’effacer de sa mémoire pour mieux repartir.  « Il faut que je rebondisse. Dès le lendemain de mon élimination, j’ai repris l’entraînement en vue de la prochaine compétition qui se tiendra en Californie. »

Lucide, le Tahitien reconnaît avoir mal négocié son entrée en lice au round deux. « Cette année, les conditions étaient difficiles. Les vagues n’arrivaient pas tout le temps, c’était un peu compliqué pour être vraiment sélectif, faire le bon choix de vague. j’ai fait de petites erreurs qui à la fin se sont transformées en grosses erreurs qui m’ont empêché de passer au round 3. Mais bon , c’est comme ca » jette t-il désabusé, « on apprend tous les jours ».

Pour l’enfant du pays, « si les vagues avaient été présentes cela aurait donné lieu à une compétition différente. » Pour lui, « le haut niveau, c’est simple. si t’as la bonne vague, tu passes. Si tu n’as pas la bonne, il faut tout faire pour optimiser la vague. »

Et de citer l’extraterrestre Slater en exemple. « Nous quand on voit une vague qu’on évalue à 6 points, Slater lui va l’optimiser et en obtiendra un 8. C’est ce qui s’est passé dans ma première série contre lui. Sur une vague il lui fallait un 8.80 et il a eu un 9. alors que moi quand je l’ai vu ramer dessus, je pensais pas du tout qu’il allait faire ce score ». « C’est comme ça, c’est Kelly » soupire t-il.

Quant à la décision des organisateurs de poursuivre la compétition alors que les vagues n’y étaient pas, le Tahitien répond « Je comprend qu’ils aient lancé la compétition, c’est normal, vu que les conditions n’étaient pas fameuses durant la waiting period. ils ont voulu profiter du seul jour où ils pensaient qu’il y aurait de bonnes vagues, le jour de la finale. Ils étaient donc obligés de lancer  les éliminatoires  avant, histoire d’arriver à la finale avec de bonnes conditions de houle. C’est comme ça » lance t-il visiblement dépité.

« On comprend tous, mais à la fin, c’est chiant. Quand toi tu dois surfer à ce moment là et que c’est petit, même si tu n’as pas envie d’y aller, tu dois surfer. Mais bon pour tout le monde c’est pareil. Le meilleur passe à chaque fois. »

Quant à savoir ce qu’il manque aux surfeurs locaux pour enfin inscrire la vague de Teahupoo à leur palmarès, Michel tempère. « Ce n’est pas parce que l’on est d’ici que l’on a un avantage. Il faut avoir une très bonne lecture du tube, une bonne vision de la vague. Peut être que ce qui nous manque, c’est d’y croire. » 

Poursuivant, « c’est toujours un peu compliqué quand on est chez soi, on a le public et la famille derrière nous, il y a beaucoup plus de stress à gérer. Beaucoup de pression. Peut-être on ne fait pas assez de sacrifice. Le surf est là, mais il faut pouvoir passer ce round trois et arriver plus loin. »

Nul ne doute qu’un jour, la vague de Teahupoo verra un Tahitien la dompter en compétition. La question est de savoir si ce sera Michel, ou bien l’une des jeunes pousses du surf tahitien.
 

Rédaction Web avec Oriano Tefau

L’interview de Michel Bourez dans son intégralité

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