L’annonce de sa disparition a suscité une vive émotion et une vague d’hommages, des plus hautes autorités aux familles polynésiennes qu’il a fait vibrer. Dans les quartiers, sur les plages, dans les stades poussiéreux, Errol Bennett incarnait une époque où le rêve se fabriquait sans réseaux sociaux, à la seule force de la passion et du jeu.
Une carrière au sommet du Fenua
Né en 1950, formé dans les rues de Papeete, Errol Bennett a fait ses débuts avec Central Sport dès l’âge de 13 ans, le club de son cœur. Avec eux, il a conquis 8 titres de champion de Tahiti consécutifs dans les années 70. Buteur d’exception, il est sacré à 11 reprises meilleur buteur du championnat et 12 fois champion de Tahiti.
En 1972, le PSG ouvre ses portes à l’attaquant polynésien, mais l’expérience ne dure que quelques mois. Tahiti l’appelle, c’est là-bas qu’il écrira la légende. Sous le maillot de la sélection tahitienne, il offre au fenua trois médailles d’or aux Jeux du Pacifique Sud (1975, 1973, 1983) et une finale de Coupe d’Océanie en 1973, où il termine meilleur buteur.
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En 1977, Errol Bennett prend une décision rare : converti à l’Église de Jésus-Christ des Saints Derniers Jours, il refuse désormais de jouer le dimanche. Par respect pour ses convictions, les compétions locales s’adaptent à lui.
Une icône célébrée par tous
Sur les réseaux sociaux, le président Moetai Brotherson lui a rendu hommage. “Balle au pied, on l’aurait dit dansant avec son épouse”, se souvient-il.
Pour le sénateur Teva Rohfritsch, le nom de Bennett suffisait à faire vibrer tous les terrains. “Il était le symbole de la générosité à l’effort, de l’abnégation et du sens collectif”.
Son fils Naea, lui-même joueur et sélectionneur de beach soccer, lui a rendu un hommage bouleversant sur les réseaux. “Plutôt qu’éprouver de la tristesse, ton souhait était que l’on éprouve de la joie. Nos cœurs sont lourds mais ils sont surtout remplis d’amour”.