Vidéos – L’IEOM veut encourager les TPE polynésiennes

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Publié le 04/06/2018 à 13:32 - Mise à jour le 04/06/2018 à 13:32

En 2017, l’économie polynésienne « continue son redressement ». « La consommation des ménages a particulièrement été porteuse cette année », explique Claude Periou, directeur de l’IEOM Papeete. 

Concernant 2018,  « l’année commence doucement ». L’IEOM constate une évolution du nombre de demandes de surendettement. « Nous étions à plus de 100 demandes il y a deux ans et cette année on aura dépassé les 200 demandes. Ça veut dire que le mécanisme (Commission de surendettement, NDLR) est plus connu. Ça ne veut pas dire nécessairement que les gens ont plus de problèmes. Je pense qu’après la crise très sérieuse que nous avons traversée où de nombreux emplois ont été perdus, il n’est pas anormal qu’aujourd’hui on retrouve des personnes qui sont en situation de surendettement. » 

Du côté des banques, « elles ont traversé une période extrêmement difficile entre 2008 et 2015 puisque leur taux d’impayé est monté jusqu’à 15%, 16% ce qui est historiquement extrêmement élevé. » Aujourd’hui, les banques vont mieux, elles ont « retrouvé des équilibres financiers qui leur permettent aujourd’hui d’accepter des prises de risque plus importantes. » 
Et si vous vous plaignez des tarifs bancaires, sachez que « plus de 50% des tarifs sont en-deçà des tarifs métropolitains » selon Claude Ricou. « Bien évidemment, les banques conservent la liberté sur certains autres tarifs. Et il appartient aux consommateurs de faire jouer la concurrence pour choisir l’établissement qui offre les meilleures conditions. » 

Question qui revient souvent : l’euro arrivera-t-il un jour en Polynésie ? Pour le directeur de l’IEOM Papeete, le franc Pacifique présente des qualités incontestables : « une parité fixe par rapport à l’euro et cette parité existe depuis plus de 70 ans. Il présente aussi l’intérêt de transférer à la Polynésie les taux de l’eurosystème, c’est-à-dire des taux qui sont bas. Et enfin lorsqu’on regarde le niveau des prix, ils sont orientés à la baisse avec des taux d’inflation très bas. (…) D’autre part, le fait d’avoir le franc Pacifique nous permet d’avoir une politique monétaire spécifique à la zone du Franc Pacifique qui comprend Wallis-et-Futuna, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Et de pouvoir mettre en place des dispositifs qui prennent en compte les spécificités de nos régions à savoir un tissu de petites entreprises, est tout à fait favorable au maintient du Franc Pacifique. »

 

Claude Periou, directeur de l’IEOM Papeete

L’IEOM s’intéresse à l’économie polynésienne. Et pas qu’en surface. L’institut compte s’intéresser aux TPE, apporter « une expertise » pour soutenir ces entreprises qui sont ou seront très prochainement créatrices d’emplois. 

L’IEOM a également lancé une étude sur l’économie bleue. « Ce que je souhaitais c’est que l’IEOM soit en mesure de mettre en évidence des secteurs qui peuvent être porteurs pour les territoires ultra-marins et la première évidence c’était pour moi l’économie bleue. Parce que l’ensemble des territoires ultra-marins ont plus de 11 millions de km2 de zone économique exclusive. Nous sommes, grâce aux outre-mer français, la deuxième puissance maritime mondiale. C’est un atout économique et géo-politique fantastique. Et quand on a fait notre étude, on s’est aperçu que finalement en dépit de cet atout fantastique, on a des résultats économiques relativement faibles. Les activités liées à la mer représentent 3.5% des entreprises ultra-marines, 2.5% de l’emploi et 1.5% des financements bancaires. Il n’y a que la Polynésie française qui se situe au-dessus de cette moyenne assez générale pour l’ensemble des outre-mer et la Polynésie française, les activités liées à la mer représentent 8% des entreprises, 9.5% de l’emploi et 8% des financements bancaires. mais vous voyez c’est encore moins de 10%. Ça veut dire qu’il reste un potentiel extra-ordinaire à développer et c’est ça que nous voulions mettre en évidence », explique la directrice générale de l’IEOM, Marie-Anne Poussin-Delmas. 

Après l’économie bleue, l’IEOM va se pencher sur l’économie verte. « On veut mettre en lumière, comme on l’a fait pour l’économie bleue, ce qui existe, et montrer les potentialités des territoires ultra-marins dans leur ensemble et la place de la Polynésie au sein de cet ensemble ultra-marin. » 

Dans le cadre de la refonte de la politique monétaire, la directrice générale va rencontrer les banques du fenua. « Le projet qui est en cours va permettre de multiplier par 4 le potentiel de refinancement de l’ensemble de la zone franc pacifique. »  Le but étant de faire en sorte qu’elles soient à même de prêter plus et donc de soutenir les projets, l’économie polynésienne. 

 

Marie-Anne Poussin-Delmas, directrice générale de l’IEOM

Rédaction web (Interview : Laure Philiber / Esther Parau Cordette)

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