Selon la spécialiste c’est devenue une drogue banale que l’on peut se procurer facilement. « C’est quelque chose qui est installé en Polynésie, ce n’est pas un phénomène nouveau. (…) elle touche toutes les classes sociales. Les gens aisés se la procure grâce à leurs moyens, tandis que les plus pauvres, se lancent dans le trafic, ou se la procure par d’autres moyens ».
Récemment, le procureur de la République rappelait que « Cette drogue n’est plus réservée à une élite, mais touche toutes les couches de la population, y compris les plus modestes, qui pour financer cette toxicomanie a malheureusement recours à la délinquance. »
A la question de savoir si tôt ou tard, les fumeurs d’herbe ou les addicts à l’alcool sauteront le pas pour tâter de l’ice, le docteur Brugiroux estime que « Oui ». Tempérant toutefois, « Cela ne veut pas dire pour autant que tous les fumeurs de paka se mettront à l’ice. « Néanmoins, « A partir du moment que vous allez chez votre dealer acheter de l’herbe, il arrivera un moment où celui-ci vous proposera un autre produit. Ce sont les mêmes réseaux de distribution. »
Quant au distinguo entre le cannabis considéré comme une drogue douce, moins dangereuse, et l’ice cataloguée drogue dure, donc plus dangereuse, l’addictologue ne raisonne pas de la même manière. « La dangerosité dépend du consommateur. Maintenant l’ice est un produit qui a un fort taux addictogène. On sera plus vite dépendant avec de l’ice et celle-ci sera beaucoup plus forte au niveau psychologique qu’avec le paka où il faut tout de même une consommation sur plusieurs années. » Pour le docteur, on ne peut pas parler de consommation récréative avec l’ice.
Si elle assure que la drogue en général est une bombe à retardement pour le pays, elle décerne une mention particulière à l’ice, « qui entraîne des troubles du comportement, de l’agressivité, de la paranoia et des comportements violents qui vont miner la population, et principalement les jeunes. »