Vidéo – Les jeunes doivent porter leurs propres projets

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Publié le 25/11/2018 à 10:50 - Mise à jour le 25/11/2018 à 10:50

Quel premier bilan tirez-vous de ces 40 ans d’existence ?
« Un beau patrimoine, un bel héritage de nos anciens, de nos pionniers et on peut être reconnaissants parce que grâce à eux, on existe aujourd’hui. Ils ont été animés peut-être par la même flamme que nous aujourd’hui, celle de se mettre au service des jeunes. Cet anniversaire nous a permis en tout cas de leur rendre hommage, mais surtout de se tourner vers l’avenir parce qu’on veut être là encore longtemps. »
 
Justement, que reste-t-il à faire ?
« Beaucoup de choses… Rester présents sur le terrain auprès des jeunes et continuer à faire ce qu’on fait, mais surtout de s’adapter également parce que cette jeunesse a évolué et on doit être au fait de toutes ces évolutions. »
 
L’UPJ est membre du comité de prévention de la délinquance. Le plan de prévention 2018-2020 a été présenté il y a une quinzaine de jours. Quelles sont vos cibles ?
« Pour nous, ça reste l’accompagnement de ces jeunes. La délinquance en Polynésie est bien contenue, mais ça ne veut pas dire qu’il faut se laisser aller. Il faut poursuivre les efforts dans ce sens. Et le travail que font toutes les associations dans les quartiers, dans les communautés, auprès des jeunes, un jour ça paie. »
 
Les chiffres de la délinquance ont diminué, mais ce n’est pas l’impression que les réseaux sociaux donnent…
« Je pense qu’on a tendance à stigmatiser le négatif. On se focalise sur une jeunesse qui est un peu à la dérive, qui est en perte de repères et de valeurs, mais je peux vous assurer que notre jeunesse est belle, que derrière il y a plein de jeunes talents et de jeunes leaders qui méritent d’être mis en avant. C’est d’ailleurs l’un des sujets qui a été abordé lors de notre séminaire vendredi et samedi derniers, avec les jeunes et tous ceux qui étaient là, comment devenir un jeune leader et surtout favoriser et promouvoir ces jeunes leaders. »
 
Comment les mettre en avant ?
« Pour moi, le plus important est de leur donner l’opportunité d’être porteurs de leurs propres projets, de leur montrer qu’ils sont les acteurs du changement, en ayant des jeunes à la tête de ces projets. Je pense que l’éducation par les pairs, c’est la clé. Il faut que ce soient des jeunes qui portent des projets pour les jeunes. C’est l’occasion pour eux de se confronter à la difficulté. Ils seront peut-être maladroits, il y aura peut-être beaucoup de choses à revoir, mais au moins ils vont pouvoir apprendre à se surpasser. »
 
Quels autres sujets avez-vous abordé lors de votre séminaire ?
« Il y avait cette envie d’avoir une formation pour être jeune leader. On va voir comment on peut mettre en place une formation qui existe déjà et qui s’appelle Soleader. On a aussi décidé de nous aligner sur l’agenda 2030 et les 17 objectifs de développement durable qui ont été adoptés en 2015 par les 197 pays membres de l’Onu. Il me semblait intéressant aujourd’hui de pouvoir donner une autre perspective, non seulement locale, mais aussi nationale et internationale aux actions qui sont menées au sein de l’UPJ par ces associations notamment. »
 
Il serait également ressorti de ce séminaire que les jeunes d’aujourd’hui demandent un retour aux sources traditionnelles, c’est bien ça ?
« Étonnamment, des jeunes effectivement qui nous disent qu’ils aimeraient un retour aux sources, redécouvrir leur culture, notamment la langue, l’utilisation des plantes médicinales, etc, et ça nous a étonnés. C’est vrai que cette année, au Taure’a Move qui s’est passé à Toahotu, pour la première fois on a ouvert un village polynésien avec des activités culturelles. C’était un pari parce que d’habitude nos jeunes veulent du hip-hop, des choses modernes. Ça a marché, mais j’ai quand même eu des ateliers qui n’ont pas été suivis. Mais il y a réellement eu une envie de retourner à ces valeurs et aux traditions, d’ailleurs leur slogan a été ‘Taure’a un jour, Ma’ohi toujours’. »
 
On peut donc s’attendre à voir ce genre d’activités aux prochains événements de l’UPJ ?
« Complètement. Avec cela, on peut participer à ramener les jeunes vers la culture ou à ramener la culture vers les jeunes. »
 
Aujourd’hui quels sont les projets prioritaires de l’UPJ ?
« Aider les jeunes, en se demandant comment je peux donner plus de place aux jeunes pour qu’ils puissent faire entendre leur voix. L’Union polynésienne pour la jeunesse est une fédération, une coordination d’associations et on est là pour porter la voix des jeunes et la voix aussi des associations. Mais je pense que la meilleure des choses qui puisse nous arriver, c’est que ce soient des jeunes qui portent leur propre voix et qu’ils se fassent entendre. »
 

Rédaction web, avec Tauhiti Tauniua-Mu San

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