> Une croissance « légèrement supérieure » à celle de la métropole
En 2017, la reprise de l’activité, observée depuis 2014, s’accélère : le Produit Intérieur Brut (PIB) progresse de 2,3 % en volume après 1,5 % en 2016. Fabien Breuilh note même « une croissance légèrement supérieure à la croissance métropolitaine. » « 2.3 c’était de mémoire la croissance potentielle moyenne de long terme dans l’Union européenne avant la crise. C’est un chiffre, si on arrivait à le tenir tous les ans, ce serait une très très bonne nouvelle. Ça permet de créer 1 500 emplois salariés supplémentaires et ça permet à l’économie de respirer et d’envisager l’avenir. »
> La consommation des ménages, moteur de la croissance
La consommation des ménages est le principal moteur de la croissance qui est également soutenue par les exportations de biens et de services (+ 3,5 % en volume). Le revenu du travail augmente en lien avec l’amélioration du marché de l’emploi, tout comme le revenu disponible brut des ménages. Ces hausses profitent aux ménages et à leur consommation car les prix sont restés relativement stables (+ 0,6 %).
La confiance des ménages et donc les perspectives de consommation semble se renforcer. En témoigne la forte progression des ventes de voitures particulières (+ 40 % en 2017), soit 4 900 nouvelles immatriculations contre 3 300 en 2016.
> Miser sur l’agriculture, la pêche et l’habitat
Mais attention, pour Thierry Paulais, directeur de l’AFD en Polynésie, « une croissance tirée par la consommation automobile, ce n’est pas forcément ce qu’on pourrait imaginer de plus vertueux et on pourrait espérer pour l’année 2018 et les suivantes que ce modèle se porte plus sur une croissance endogène, c’est-à-dire qui repose sur de la création d’emploi au niveau local. Je pense particulièrement au secteur primaire, à l’agriculture, à la pêche et à l’habitat puisqu’on sait qu’il y a une forte demande en matière d’accession à la propriété dans le Pays et on sait aussi qu’il y a un goulot d’étranglement à cause de la disponibilité du foncier. Considérant que l’habitat est un secteur d’activité le plus créateur d’emplois, on voit qu’il y a des opportunités, il y a de l’épargne disponible pour investir et il faut faire en sorte que le goulot d’étranglement progressivement disparaisse. »
Même s’ils y contribuent à moindre échelle, le tourisme, l’exportation de la vanille et la reprise de la perle sont d’autres facteurs qui participent à la croissance. En 2017, le chiffre d’affaires du secteur du tourisme augmente de 3,4 % par rapport à 2016. Un espoir pour l’avenir.
Thierry Paulais, directeur de l’AFD en Polynésie