Timi, Tahitien pilote de ligne à Taiwan, et vlogueur

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Publié le 27/08/2017 à 9:57 - Mise à jour le 27/08/2017 à 9:57

Un court portrait de lui circule en ce moment sur les réseaux sociaux. Timi Shan Ching Seong a été choisi comme sujet d’une vidéo pour un concours  lancé par le vlogueur Nas Daily. Un concours qui a pour but de mettre en avant des personnes qui ont une histoire à partager. 

Timi n’est pourtant pas du genre à se vanter de son parcours, qu’il ne juge pas vraiment exceptionnel. Le jeune homme de 29 ans originaire de Tahiti vit en ce moment à Taiwan. Il est pilote pour la compagnie Eva Air. « Je n’ai pas fait de grandes études. Juste un bac S obtenu sans trop de gloire… Le bac étant donné a tout le monde de nos jours », estime-t-il. 

Le jeune homme a toujours été impressionné par les avions. Mais il n’imaginait pas devenir pilote un jour, pensant que cette voie lui était inaccessible. Après son bac, il a tout de même décidé de se lancer. Timi est parti en métropole pour entamer une formation de pilote de ligne.

À 21 ans seulement il devenait pilote instructeur à Tahiti, « ce qui consistait donc à apprendre à des élèves à piloter pour qu’ils puissent passer leurs premiers diplômes d’aviation, théorique, mais aussi pratique ».
C’est lors d’un vol avec un élève qu’il doit faire face à une situation d’urgence. « C’était il y a quelque temps déjà. Ce n’était pas vraiment un atterrissage d’urgence… Je dirais plus un atterrissage de précaution », tempère Timi.
« Nous avions prévu une navigation en partance de Tahiti, un survol des îles en direction de Bora Bora, et retour sur Tahiti. En tant qu’instructeur, l’élève est pilote, mais je reste aux commandes et prêt à tout moment.
Pendant la première partie du trajet, tout se déroulait bien. Au retour, au départ de Bora donc, tout se passait bien jusqu’à l’altitude de croisière d’environ 2300 m. En passant entre Taha’a et Raiatea, les paramètres indiquant des informations diverses du moteur (comme la pression et la température de l’huile) ont commencé à changer ».

Timi a rapidement analysé les données et il a estimé que le moteur de l’avion pourrait s’arrêter de fonctionner. Et rapidement, l’avion a perdu en puissance.  « Difficile de rentrer à Tahiti dans ces conditions. J’ai donc décidé de me poser à Huahine avec très peu de puissance du moteur en utilisant principalement un vol plané et le vent qui me poussait. Un bon cas pratique pour l’élève qui était avec moi ! On a préparé la cabine pour un éventuel amerrissage, mais heureusement, tout s’est bien passé ». 

Timi a également travaillé comme pilote de ligne sur Seven Air basée à Tunis pendant 2 ans puis Garuda airline basée en Indonesie pendant 4 ans. Cela fait un an et demi qu’il est pilote pour Eva Air à Taipei.  Son travail l’emmène partout, à tel point que Timi a « parfois l’impression de vivre à l’hôtel » nous confie-t-il.

Il profite de ses voyages pour se filmer et animer sa chaîne YouTube, son « vlog », Tahiti au bout du monde. « L’idée m’est venue en regardant d’autres vlogs très inspirants. Et en rencontrant d’autres vlogeurs qui m’ont dit que ça serait intéressant s’ils pouvaient voir où j’allais et ce que je faisais dans la vie, mais aussi au travail. »
C’est Raimiti Ravello   qui lui a particulièrement donné envie de se lancer dans cette aventure YouTubesque.  « Lors d’un de mes séjours à Tahiti, nous avons discuté et il m’a aussi poussé à le faire. À la base, je suis quelqu’un de très timide. Ça peut paraître différent à l’écrit, car caché derrière un écran, il y a une certaine facilité. À l’oral ou en face à face, c’est très différent et je reste assez réservé. Les vlogs c’est une manière de se dépasser malgré les nombreuses critiques que l’on reçoit… »
Sa chaîne YouTube lui permet surtout de « faire voyager » sa famille restée au fenua. « Je me suis rendu compte que je voyais et vivais des choses merveilleuses partout et surtout que je rencontrais des gens formidables, d’horizons différents avec des histoires différentes. »

Le jeune pilote revient régulièrement voir ses proches au fenua, mais ce qu’il aimerait, c’est pouvoir travailler à Tahiti. « Tahiti me manque énormément. J’espère de tout coeur revenir un jour pour travailler au fenua, même si je sais pertinemment que les places sont chères. »
 

Manon Della-Maggiora

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