René Caillet : un homme de dialogue à la tête du CHPF

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Publié le 23/11/2016 à 17:14 - Mise à jour le 23/11/2016 à 17:14

Il est le cinquième directeur de l’hôpital du Taaone, ouvert en 2010… René Caillet a pris la tête du Centre hospitalier de la Polynésie française au début du mois. Un rêve qu’il nourrissait depuis une mission qu’il y avait conduite en 2013 : « Il y a trois ans, j’avais fait une mission d’appui à l’établissement pour la préparation de son projet. Je m’étais dit qu’il serait très intéressant d’être directeur de cet hôpital, mais à ce moment là, j’y croyais absolument pas. Plus récemment, parce-que je travaillais à la fédération hospitalière de France, à Paris, j’ai eu l’occasion d’apprendre que le poste était vacant, je me suis présenté, et de fil en aiguille, j’ai été choisi « , raconte le nouveau directeur. 

Depuis 3 semaines, il parcourt les services de l’hôpital à la rencontre du personnel soignant et administratif. 
Le nouveau directeur du Taaone manage au quotidien 1800 agents… Il le sait: les conflits sociaux ont agité le centre hospitalier ces dernières années… 3 directeurs s’y sont cassé les dents avant lui… Son sens du dialogue a été l’une des conditions de son recrutement : « Patrick Howell, le ministre de la santé, en a fait une condition de recrutement. Il avait raison. Et j’ai, depuis le début, fait le tour des services. j’ai pris le temps qu’il faut pour écouter ce qui m’est dit… j’ai déjà rencontré les organisations syndicales une par une puis collectivement. Il faut effectivement beaucoup parler, beaucoup échanger, beaucoup écouter… « , explique René Caillet. 
« Ce qui est sûr c’est qu’il y a forcément un écart important entre ce que voudraient les professionnels, et ce qui pourra être fait, avec des budgets dont ont sait qu’ils seront serrés. Donc c’est un vrai enjeu de réussir à faire entrer le pied dans la chaussure.  C’est une vraie question. Pas seulement une question comptable. Mon ambition c’est d’être en capacité d’avoir le recul nécessaire pour faire évoluer le regard des acteurs internes, qui connaissent très très bien l’hôpital, et de leur expliquer, de leur faire comprendre, comment on pourrait s’ajuster. « 

Avec 33 ans d’expérience dans la gestion hospitalière, René Caillet n’arrive pas avec une baguette magique :« Il n’y a pas de solution miracle. Il faut prendre le plus haut compte de cette situation. L’hôpital a besoin de toujours plus de moyens, c’est l’essence même d’un hôpital. Les besoins de santé sont considérables, ils sont à couvrir, et ça ne suffira jamais. Les budgets, eux, sont contraints. c’est du travail au quotidien, avec les équipes. La compétence est là, il faut mobiliser les énergies, aligner les énergies c’est fondamental. Ici, c’est pas toujours le cas. Et c’est normal, parce-que c’est compliqué l’hôpital. Il faut que les conflits se règlent au mieux, c’est mon rôle d’y contribuer. Il faut surtout que l’énergie positive soit plus forte que l’énergie négative. Un de mes rôles, il est hautement symbolique, il est de piloter le navire. C’est une image un peu facile et trop utilisée… Donner le « la », être en capacité, au bon moment, de prendre les bonnes décisions, et ne pas se laisser « bouffer » par les urgences. Un hôpital, c’est une entreprise qui doit prendre des initiatives régulièrement. Elle doit avoir un souffle et une respiration. Si on est soumis à trop d’injonctions et de réglementations, on ne s’en sortira pas. Cet hôpital est géré. Peut-être pas au mieux, mais il est géré, et plutôt bien. « 

C’est la première fois que René Caillet exerce en Outre-mer. La Polynésie : il la convoitait depuis plusieurs années… tout juste arrivé, il en apprend déjà l’une des langues… « J’ai commencé à prendre quelques cours. C’est très intéressant. Comment comprendre ou essayer de comprendre une culture, si on appréhende pas sa langue? Et la langue, c’est le fond de l’âme. En apprenant le tahitien, je découvre des choses passionnantes comme par exemple le rythme des heures de la journée, tel qu’il est décrit dans la langue? c’est quelque chose de très nouveau pour le cartésien lillois que je suis, pour qui ça va de 1 à 12 et de 12 à 24… Ici, c’est un peu plus compliqué ». 

Compliquée… sa mission à la tête du Taaone le sera également. En 4 ans, il est le 4ème à tenter de relever le défi. 
 

Rédaction web avec Esther Parau Cordette et Laure Philiber 

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