Il fallait lever le doute. Si la CPME a dénoncé le 18 novembre dans un communiqué de presse « l’irresponsabilité économique d’une grève illimitée et ses demandes inconsidérées » elle a aussi terminé son texte sur « la nécessité de défendre le paritarisme dans la gouvernance de la CPS ». De quoi agacer le gouvernement alors que la réforme de la gouvernance de la CPS a constitué le principal point d’achoppement lors des négociations. Car la proposition de loi de Pays prévoit justement la fin du paritarisme dans la composition du conseil d’administration, au profit d’une répartition tripartite des sièges : cinq pour les patrons, cinq pour les salariés, et cinq pour le gouvernement.
Priée de s’expliquer, l’organisation patronale a donc tenu à « clarifier sa position ». Dans un courrier adressé au ministère de l’économie et des finances, la CPME indique d’abord avoir « bien noté » la dernière proposition du ministre des Finances, Yvonnick Raffin, de « procéder à l’élection du président » du conseil d’administration, à bulletin secret.
L’organisation aborde ensuite directement la représentation des organisations patronales sur les cinq sièges consacrés au sein du CA, soulignant son souhait « que celle-ci soit désignée comme suit : soit quatre postes pour les organisations patronales interprofessionnelles dont deux sièges pour la CPME et deux sièges pour le Medef, avec un siège pour la CCISM en représentation des patentés et des professions libérales ».
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« Dans ce cadre, notre organisation soutiendra sans réserve le projet gouvernemental relatif à la nouvelle gouvernance de la CPS », termine le courrier. Pour président du syndicat des restaurants, bars et snacks Maxime Antoine-Michard, la position de la CPME est « claire » : « le principe on ne le discute pas, on soutient la réforme de la gouvernance sous réserve que notre proposition soit retenue ».
Du côté du Medef, on n’est pas tout à fait sur la même longueur d’onde. « Qui sera dans les 5 sièges et comment ? Excusez-moi, je ne crois pas ce soit à l’ordre du jour » s’impatiente son vice-président, Olivier Kressmann. Sur le front depuis le début de la grève, le numéro deux du Medef ne cache pas son étonnement des « conditions » posées par la CPME, dont le président Christophe Plée est encore à Paris. « Le soutien du Medef à la réforme de la gouvernance est plein et entier, il ne sera pas conditionné à la répartition des sièges, ça n’est pas à l’ordre du jour ».