Portrait – Matirina en guerre contre son cancer du sein

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Près de 135 nouveaux cas du cancer du sein sont détectés chaque année en Polynésie. Depuis 2018, la vie de Matirina Tuua a basculé quand on lui a diagnostiqué un cancer du sein.

Publié le 24/10/2021 à 10:00 - Mise à jour le 24/10/2021 à 12:52

Près de 135 nouveaux cas du cancer du sein sont détectés chaque année en Polynésie. Depuis 2018, la vie de Matirina Tuua a basculé quand on lui a diagnostiqué un cancer du sein.


« Au mois de novembre 2018, je m’étais autopalpée, et rien de particulier. Après mes cinquante ans, je me dis, allez, Mati, va falloir revérifier. En mai, je vérifie, petit touché, quelque chose ne va pas. En tant que femme, je pense qu’on connait notre corps, et quand y’a un petit détail qui cloche, on le sent » confie Matirina Tuaaa. Ce jour-là, la vie de Matirina bascule donc.

Une biopsie confirme ses soupçons : elle a un cancer du sein. Tout s’enchaine alors très vite. Elle débute son traitement soit une série de 25 séances de radiothérapie : « Il y a tout qui défile, les enfants… j’en ai 4 dont 2 en France. Comment je vais leur annoncer ça ? L’idéal, cela aurait été qu’on se rassemble, qu’on parle, mais ce n’est pas possible. Donc déjà, d’emblée, après les résultats, j’étais partie pour le combat. Il n’y a pas photo. Il fallait se lancer. J’ai eu une tumorectomie. Ça c’est enchainé, j’ai rien compris ».

Le traitement de Matirina fonctionne. Mais alors qu’elle entame sa deuxième année de rémission de son cancer, elle découvre une anomalie sur la cicatrice de son sein. Diagnostic : une récidive. Le monde de Matirina s’écroule une deuxième fois : « Pourtant, je l’avais déjà vécu, mais on ne s’y fait jamais… Si quelqu’un me dit qu’il s’y est fait, alors bravo ! J’ai fait ma première chimio il y a presque 2 mois, je sors de là, et on me dit 2-3 jours ‘après, tu vas commencer à sentir la fatigue’, mais le jour-même je l’ai sentie. Normal, c’était ma première chimio. Je n’avais jamais connu ce traitement. Je ne comprenais pas. J’avais l’impression que j’allais mourir. J’ai pensé à toutes celles qui ont eu un cancer, à toutes les personnes qui suivent le même protocole ».

Plus d’activité physique, plus de coquetterie et une meilleure hygiène de vie : la maladie a changé le regard de Matirina sur la vie et sur elle-même. « La vie ne s’arrête pas là. J’aime toujours les fleurs, j’aime les jolies robes… Il faut continuer à s’habiller, il faut pas se laisser aller. Il faut continuer à voir du monde. Et à chaque fois je dis aux femmes quand elles ont un doute, surtout, n’hésitez pas, le plus tôt s’est pris en charge, le mieux c’est. Il faut y aller, allez les filles, allez tout le monde ! » confie-t-elle.

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