Les élèves de l’école Ohiteitei contraints de déménager à Pueu

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Publié le 15/10/2018 à 13:20 - Mise à jour le 15/10/2018 à 13:20

« Notre école a 50 ans, à cause des vibrations, un ventilateur pourrait tomber sur la tête de nos enfants », « les enfants respirent de la poussière de ciment, qui se dépose dans la classe. Les enseignants doivent crier pour faire la lecture », « une grue survole les classes » « ma fille me disait que des miettes tombaient du plafond »… Poussière, bruit, vibrations dans les classes : des parents d’élèves craignent pour la sécurité de leurs enfants. Depuis plusieurs semaines, ils dénoncent les conséquences des travaux en cours pour la construction de l’institut médico-éducatif, sur un terrain jouxtant l’école Ohiteitei de Afaahiti.  Une plainte a été déposée.

Les parents, la direction de l’école, la mairie et les services de l’éducation cherchent des solutions pour poursuivre l’année scolaire sans encombres. Pour le moment, la solution qui devrait être adoptée et qui a été proposée par Anthony Jamet, le maire de Taiarapu-Est, est le déménagement à Pueu de quatre classes de CM2, soit 97 élèves, le temps des travaux : « Nous avons prospecté à Taravao et aux alentours des possibilités de relogement, mais ce n’était pas facile, car il fallait réunir les conditions matérielles pour que l’enseignement soit garanti de manière optimale pour ces enfants. Et nous sommes arrivés progressivement à la solution de Pueu. Depuis peu, ils ont une dizaine de classes qui sont vacantes avec le déplacement de leurs élèves vers la nouvelle école ».

> « C’est lamentable de déplacer les enfants plutôt que d’aménager les horaires du chantier »

Il admet cependant que cette solution envisagée n’a pas fait l’unanimité auprès des parents d’élèves, notamment à cause de l’éloignement de Pueu et du problème des transports : « Les parents sont inquiets quant au fonctionnement des bus. Et certains ne connaissent pas le secteur ». Il assure qu’une visite des lieux sera organisée en amont pour rassurer les parents.

Pour Sabrina, maman d’une élève de CM2 et qui garde sa fille à la maison depuis 5 jours déjà, la solution de déménagement à Pueu est inenvisageable : « Je demande à ce que la ministre de la Solidarité se déplace sur le chantier et qu’elle fasse aménager les horaires, quitte à ce que la durée du chantier soit rallongée. Mais qu’on ne dérange pas le travail des enfants en les mettant dans une autre école. (…) Je n’ai jamais mis ma fille dans un bus. (…) Et si elle a un accident, je serai à 10 kilomètres d’elle ! Je la mettrais dans une autre école plus proche de chez moi, dans une autre commune s’il le faut. Je trouve que c’est lamentable de déplacer les enfants plutôt que d’aménager les horaires du chantier ». De son côté, le maire se veut rassurant : « Rien n’est figé encore ». D’autres pistes devraient donc être explorées.

 

> « Nous ne sommes pas contre le chantier »

Pour Ellacott Haretaua, secrétaire de l’association des parents d’élèves et maman d’un élève en CM2, le déménagement à Pueu est en tout cas une bonne solution : « Certains parents avaient proposé de climatiser les salles pour réduire le bruit et la poussière. Mais pour nous, cela n’était pas la solution qui convenait le mieux. Car s’il y avait un manque de sécurité, il fallait réagir tout de suite et déplacer nos enfants. Nous avons préféré opter pour la solution de Pueu ». Henri, membre du collectif des parents d’élèves, soutient également la décision du maire : « Je pense que c’est la meilleure solution (…) Et je précise que nous ne sommes pas contre le chantier, au contraire il faut le soutenir, les handicapés ont besoin de structures adaptées ».

Rédaction web avec Laure Philiber

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