Le Grenelle des violences conjugales se décline en Polynésie

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L'ensemble des acteurs concernés par la problématique des violences conjugales en Polynésie française s'est réuni ce mardi au haut-commissariat afin de faire un point sur le travail déjà engagé au fenua et les perspectives d'action. Des travaux qui s'inscrivent dans une déclinaison du Grenelle des violences conjugales engagé au plan national.

Publié le 15/10/2019 à 16:04 - Mise à jour le 17/10/2019 à 9:27

L'ensemble des acteurs concernés par la problématique des violences conjugales en Polynésie française s'est réuni ce mardi au haut-commissariat afin de faire un point sur le travail déjà engagé au fenua et les perspectives d'action. Des travaux qui s'inscrivent dans une déclinaison du Grenelle des violences conjugales engagé au plan national.

L’Etat, le Pays, la Justice, les communes et les associations se sont assis autour d’une table, ce mardi matin, afin de faire un bilan de toutes les actions déjà mises en place en matière de protection des victimes de violence conjugale et de prise en charge de leurs auteurs.

Une rencontre qui s’inscrit dans une déclinaison locale du Grenelle des violences conjugales, lancé le 3 septembre dernier au plan national, « parce que c’est un problème important pour la Polynésie », a déclaré le haut-commissaire Dominique Sorain à l’issue de la table ronde. « Le taux de violence faite dans le cadre conjugal est supérieur à la moyenne nationale. On est à peu près dans le double de ce qui existe au niveau national, donc il faut impérativement qu’on puisse protéger les victimes. »

Pour cela, de nombreuses actions ont été menées, comme la mise en place du téléphone grave danger, la mise en place de groupes de parole sur les violences conjugales, le développement du recours à l’ordonnance de protection des victimes, la création d’une page Facebook « Procureur de la République » permettant de saisir le procureur par mail, notamment pour les victimes isolées.

« On a essayé d’aller plus loin aujourd’hui, de façon notamment à voir comment améliorer l’hébergement des victimes de violence, puisqu’il y a déjà des foyers qui existent, mais on a besoin de capacités d’accueil supplémentaires, certainement de façon répartie sur l’ensemble du territoire, a poursuivi le haussaire.

C’est également élargir ceux qui participent à cette action de détection des victimes, notamment dans le cadre des professions de santé, c’est-à-dire à l’hôpital, dans les cliniques, les médecins, les infirmiers qui doivent aussi signaler ces phénomènes de violence.

C’est également favoriser l’accueil des victimes dans les services de la police et de la gendarmerie. Dès qu’il y a un problème, on peut faire le 17 et faire appel aux forces de sécurité, mais il faut améliorer ces conditions d’accueil. La gendarmerie et la police ont beaucoup travaillé sur ces sujets pour faire en sorte que les personnes puissent être accueillies discrètement, puissent être accompagnées, conseillées et cela fait partie là aussi des dispositifs sur lesquels nous travaillons.

Et puis la justice de son côté travaille toujours en liaison avec l’ensemble des partenaires, les associations, le Pays aussi, et les services de sécurité à améliorer l’accueil pour les dépôts de plainte et accélérer le traitement des plaintes.

Aujourd’hui, nous avons surtout essayé d’élargir le champ des partenaires qui travaillent sur ce sujet. J’insiste beaucoup pour que les communes soient associées à ce dispositif. Il y a la police municipale et ses muto’i qui peuvent aussi jouer un rôle en la matière, et notamment dans les îles les plus éloignées où il est beaucoup plus difficile pour les victimes de voir leur situation prise en compte… »

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Les chiffres clés des violences conjugales en Polynésie française

3 femmes et 1 homme, tués à la suite de violences conjugales en 2018.
2 femmes tuées à la suite de violences conjugales depuis le début de l’année 2019.
2 549 victimes de violences en Polynésie française en 2018, dont 1 336 victimes de violences dans la sphère familiale (65%), dont 917 victimes de violences conjugales.
80%, c’est la part des femmes victimes de violences dans la sphère intrafamiliale.
En 2018, 3,7 victimes de coups et blessures pour 1 000 habitants en Polynésie française, contre 1,5 en France métropolitaine.
Tendance 2019 : nombre de victimes de violences en hausse.
20 dispositifs « TGD » (téléphone grave danger) disponibles en Polynésie française depuis 2016, dont 12 déployés aujourd’hui.

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