Le Fare Hau Arii contraint de fermer ses portes avant l’heure

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Publié le 23/06/2015 à 13:43 - Mise à jour le 23/06/2015 à 13:43

Le Fare Hau Arii, en liquidation judiciaire, devait fermer ses portes à la fin du mois, le 30 juin. C’est finalement ce mercredi que les employés ont été sommés, par décision de justice, de quitter l’établissement. 

Manu Chevrier est éducatrice spécialisée. Elle n’en revient pas : « J’ai été contactée d’abord par le mandataire de l’huissier. Ce matin je l’ai rappelé et je lui ai demandé pourquoi il voulait venir. Il m’a dit : « je ferme le fare ». J’ai demandé quand. Il m’a dit « aujourd’hui » », raconte-t-elle. Les employés du centre ont dû évacuer en hâte les derniers cartons, devant les regards affolés de certains enfants. « J’en ai même une qui m’a dit : mon école ferme. Je vais aller où ? », raconte l’éducatrice.

Le centre a été ouvert en 2008 « à titre expérimental » selon les autorités. La commission du RSPF (Revenu de solidarité, NDLR) a décidé il y a peu de tout arrêter. « Les politiques ne nous suivent pas, la DDASS (direction des Affaires sociales, NDLR) ne nous suit pas… Je veux bien les arguments de dire qu’on est une structure expérimentale mais on est quand même une structure qui existe depuis huit ans. Quand on fait une expérience, c’est à court terme en principe. Là, on est à long terme, pour moi ça veut dire qu’on est reconnus. Mais il semblerait qu’il y ait d’autres priorités que les enfants qui ont une spécificité bien particulière dans leur handicap », s’exclame Manu, qui dit ne « plus croire en rien ».  

Manu Chevrier, éducatrice spécialisée

Le Fare Hau Arii accueillait des enfants porteurs de maladies génétiques orphelines ou inconnues.  Ces derniers temps, 9 enfants étaient accueillis régulièrement. L’encadrement des enfants était assuré par une équipe pluridisciplinaire avec une prise en charge personnalisée. L’équipe était composée d’un éducateur spécialisé, d’un moniteur éducateur, d’un instituteur, d’un aide médico-psychologique et d’une maîtresse de maison en charge de la logistique. Un orthophoniste, deux psychologues et un psychomotricien intervenaient également. 
L’établissement avait pour objectifs d’assurer une prise en charge éducative et thérapeutique de chaque enfant, et de participe à leur intégration scolaire. Le but était également de soulager les parents.  

Les 9 enfants devront être replacés dans d’autres structures, telles que l’Institut d’insertion médico-éducatif (IME). Mais pour certains, cela pourra s’avérer compliqué. « On a deux enfants qui sont vraiment hyper angoissés. Les parents ne savent vraiment pas où les mettre parce que les pédopsychiatres les ont diagnostiqués comme ne pouvant être placés à l’IME », explique Manu Chevrier.  

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Manu Chevrier

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