Ce que nous confirme, Diana Yieng Kow, secrétaire régionale UNSA. « Nous sommes en alerte tous les ans sur ce sujet et nous n’allons pas baisser la garde. Avec le nouveau président élu, nous allons retourner au combat, rencontrer nos parlementaires, le Pays, et notre fédération au niveau national qui portera la voix de la Polynésie française. »
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Selon un rapport de la cour des comptes de 2015, 160 000 fonctionnaires sont concernés par les sur-rémunérations Outre-mer. Le montant de l’indexation dépasse largement la compensation du coût de la vie selon la cour des comptes. Une étude faite en 2010 et 2012 a permis de calculer cette différence au fenua.
« Officiellement, cet écart pour un panier de consommation métropolitain est de 52% en moyenne, ce qui veut dire qu’ici, le coût de la vie est 52% plus cher. Et en ce qui concerne l’alimentation, 75% plus cher. », explique Bernard Poirine, professeur d’économie
En Polynésie, le salaire d’un fonctionnaire est multiplié par 1.84 aux Îles sous le Vent par rapport à la métropole et jusqu’à 2.08 dans les îles éloignées.
« Il ne faut pas oublier que chez les fonctionnaires d’Etat, il y a des catégories C, en grand nombre, et que ceux-ci seront les premiers impactés. », assure Diana Yieng Kow.
L’écart de prix entre la métropole et l’outre-mer s’explique par l’offre et la demande : au fenua les coûts de transports sont élevés, les taxes nombreuses. Et la sur rémunération d’une tranche de la population explique en partie le coût de certains services, dans la restauration ou l’hôtellerie. Un système enraciné qui sert de mécanisme économique. Sa suppression ne ferait pas baisser le coût de la vie selon Bernard Poirine.
« Si l’on supprimait du jour au lendemain cette majoration, est-ce-que les prix reviendraient au niveau métropolitain, certainement pas. A court terme, les effets seraient plutôt négatifs sur la demande en volume. On aurait une baisse de la consommation en volume, et donc on aurait une crise au niveau des entreprises . »
Et toujours selon cet économiste, cela entraînerait une récession du marché de l’immobilier. Le modèle en vigueur depuis les années 1960 semble difficile à modifier sans éviter une crise économique et sociale. Une baisse progressive comme pour l’ITR (indemnité temporaire de retraite) sera peut-être un jour proposée, mais là aussi les syndicats feront entendre leur voix.