« Chaque fois qu’un consommateur va consommer à l’extérieur, c’est autant d’argent en moins dans l’économie polynésienne, dans la fiscalité polynésienne, et aussi dans les emplois. On détruit un peu plus les emplois localement », estime également Gilles Yau, président de la fédération générale du commerce.
« En tant que commerçant, il est vrai que la franchise postale, pour nous, ça peut être un problème. Dans la mesure où les gens passent par Internet, ça ne va pas passer par notre biais et on ne fera pas notre travail », déclare Loïc Tabbouci, gérant d’un magasin en centre-ville. Mais il admet qu’il est « évident qu’il y a des produits qu’on n’a pas sur le territoire ou que l’on peut trouver sur Internet à un prix bien meilleur, même si on paie la taxe. »
Pour ce commerçant, ce qui manque pour ramener les clients dans les magasins, c’est simplement « une dynamique ». « Pour hier et aujourd’hui, les gens sont venus de Taravao jusqu’ici à Papeete parce qu’il y avait une animation. Si on ne donne pas l’envie, l’intérêt aux gens de se déplacer en centre-ville, le centre-ville se désertifie », s’exclame-t-il. Loïc témoigne : « cela fait plusieurs mois que les gens ne consomment pas. »
Concernant le vote de l’amendement sur la hausse de la franchise : « On voit que c’est avant tout un coup politique qui a été fait par l’opposition aujourd’hui », estime Gilles Yau. « Il y a deux façons d’évoluer là-dessus : soit on arrive à trouver un terrain d’entente avec un nouveau texte, soit on attaquera le texte de l’assemblée puisque c’est une initiative parlementaire », annonce le président de la fédération générale du commerce.
Gilles Yau, président de la fédération générale du commerce
Loïc Tabbouci, gérant d’un magasin en centre-ville