Education prioritaire: deux maîtres à bord

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Publié le 18/04/2017 à 12:25 - Mise à jour le 18/04/2017 à 12:25

Cela fait deux ans que Emelie Guy professeur des écoles à Pamatai, intervient dans le collège Henri Hiro en tant qu’adjoint supplémentaire au professeur des collèges, tous les mercredis et vendredis matins à raison de deux heures par jour, en cours de français et cours de mathématiques. Ceci afin que le passage clé du CM2 à la sixième se fasse en douceur, et que les nouveaux arrivants en classe de sixième ne soient pas perturbés par ce changement.

Arriver dans un collège pour la première fois, peut perturber certains enfants. Avec ce dispositif, ils semblent rassurés. « Cela permet de créer un lien entre l’école primaire et le collège. Avec ce dispositif, on rentre vraiment dans ce nouveau cycle trois. CM1, CM2, sixième. Le fait qu’il y ait des instituteurs de leur ancienne école qui viennent participer aux cours de sixième, cela les rassure en début d’année. » explique Emelie Guy.

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Deux ans après la mise en place de cette expérience rentrant dans  le programme de l’éducation prioritaire, pour l’institutrice, le bilan est largement positif. « Déjà pour nous enseignants, cela nous permet de rencontrer des professeurs du collège et d’échanger nos pratiques. En ce qui concerne les élèves, ce dispositif permet de répondre au mieux, à leurs besoins ».

Autre avantage, « Le fait d’être deux en classe nous permet d’avoir des tout petits groupes d’élèves entre 5 et 7, donc on peut être sur des objectif différenciés et répondre au mieux à leurs besoins, ce que l’on ne peut pas véritablement faire quand on a une classe de 25 ou 26 élèves. »

Pour Djenna Bourliere professeure de mathématiques au college Henri Hiro qui partage sa classe avec Emelie Guy, cette méthode permet de se concentrer sur les élèves qui éprouvent des difficultés. « Quand on a une classe de 25 élèves, on ne peut passer pas trop de temps avec eux, parce que l’on a tout le reste de la classe à gérer. Le fait d’enseigner à deux donne des résultats encourageants. »

Pour cette professeure l’apport de l’institutrice pour la seconder a permis d’innover. « Emilie nous a montré plusieurs techniques, comme de travailler en groupe ou par exemple, cela ne nous était jamais venu à l’esprit de faire travailler des élèves en autonomie, et c’est vraiment un plus. »

Du coté de Didier Rigottard, inspecteur du second degré, on voit ce dispositif, qui est l’un des fers de lance de la rénovation de l’éducation prioritaire, d’un très bon œil. « C’est un moment important de faire travailler à la fois des professeurs des écoles, et des professeurs du second degré. Les deux n’ont pas le même cursus, et le fait de les faire travailler ensemble, donne de nouvelles idées aux enseignants du second degré. Les uns et les autres ont intérêt à se rencontrer et comprendre comment cela marche des deux cotés ».

L’idée étant qu’en travaillant à deux professeurs, « On va donner plus de temps et d’attention aux élèves ».  Autre avantage et non des moindres, cela aide à la compréhension. « On a deux enseignants. donc deux approches différentes ou deux manières d’appréhender ce que l’élève ne maîtrise pas. L’élève peut ne pas comprendre avec un professeur, et comprendre avec l’autre. »

Pour Didier Rigottard, « Dans cette éducation prioritaire, on est en train d’inventer des choses. » Inventer pour se renouveler, trouver d’autres moyens d’enseigner pour que l’élève ne baisse pas les bras lorsqu’il se heurte à quelque chose qui ne comprend pas.
 

Rédaction Web avec Esther Parau-Cordette et Brandy Tevero

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