Dédoublement des classes de CP : un moyen d’enrayer l’échec scolaire

Publié le

Publié le 07/06/2018 à 6:40 - Mise à jour le 07/06/2018 à 6:40

Trois ateliers pour une douzaine d’élèves. Les CP de l’école de Pamatai à Faa’a peuvent tour à tour visionner un conte, dessiner l’histoire qu’ils viennent de lire, ou s’entrainer à haute voix sous l’œil attentif de leur maîtresse.

Pour la première fois, la totalité des élèves quitteront le cours préparatoire en ayant un niveau satisfaisant en lecture. Les progrès promis par le dédoublement des classes sont bel et bien là. Vahineterei Duverne, professeure depuis près d’une dizaine d’années à Faa’a, se réjouit de cette réforme. Elle a vu les progrès de ses élèves. Elle affirme :

« Les évaluations en CE1 on a dépassé les 50 % de réussite, ce qui n’était pas le cas auparavant. Je suis arrivée en 2010. Ayant fait passer, les évaluations en CM2 on était en-dessous des 50%. Aujourd’hui, on est à 60, 65 voire 70 %.  Ça prouve cette efficacité-là. »

Pour obtenir ces résultats, deux nouvelles institutrices ont été affectées à l’école. Par manque de place dans les locaux, une des classes a gardé un effectif normal, mais les enseignantes sont désormais deux pour encadrer les élèves.

Un travail d’équipe qui permet de faire du cas par cas. Pour Rava Levy, qui enseigne depuis plus de 30 ans, ce nouveau dispositif est bénéfique pour les élèves comme pour l’équipe pédagogique. Elle détaille :

« Nous avons divisé la classe en petits groupes et nous sommes avec des groupes qui ont vraiment besoin de nous pour leur apporter beaucoup d’aide. »

L’Etat met également à disposition des établissements du réseau d’éducation prioritaire des moyens financiers supplémentaires, ainsi que des formations pour les professeurs. Les postes en REP sont de plus en plus prisés. Rayùond Hinz, inspecteur de l’éducation nationale, souligne :

« C’est vrai que si on part d’il y a un certain temps, il n’y avait peut-être pas une certaine envie d’aller travailler en Rep. Maintenant, il y a beaucoup plus d’enseignants qui veulent y venir. On fait un profilage… »

Le succès de la réforme est tel que le gouvernement prévoit de l’étendre aux classes de CE1 dès la rentrée prochaine. 17 postes d’enseignants seront créés et répartis entre Faa’a, Papara, et les Tuamotu.

Pour lutter contre le décrochage, le gouvernement polynésien a prévu d’ouvrir des classes de 6ème dans les vallées et îles éloignées pour permettre aux enfants de rester plus longtemps dans leurs familles.
 

Rédaction web avec Solenne Barlot

Dernières news