Sur le quai de Fare, le balai des camions déchargeant leurs cargaisons de pastèques rythme la journée. Les agriculteurs de Huahine viennent de réaliser la 2ème cueillette de l’année du « melon d’eau » . Plus de 8 tonnes prendront la mer en fin de journée.
Négociante, Rosina, venue prendre des nouvelles de sa commande, constate que la récolte n’a pas été aussi bonne qu’esperée. « J’ai demandé 5 tonnes, mais ils ne m’en donnent que 3, soupire-t-elle. Il y a d’autres clients que moi » . Une situation qui s’explique par un climat trop froid ces dernières semaines. Or, la pastèque a besoin de sols riches, profonds, meubles et drainants, le plus important
étant des températures importantes et une bonne exposition au soleil.
Des conditions absentes, qui ont même favorisé l’apparition d’insectes nuisibles dans les plantations. À cela s’ajoute l’augmentation considérable du prix des engrais et des pesticides. Cultivateur, Dylan et sa famille ont quand même su faire face à cette situation. « La production a quand même bien diminué, affirme-t-il. Aujourd’hui, les engrais sont chers. Les prix ont été multipliés par 3 » , appuie Kumuhei, agricultrice.
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Les agriculteurs de Maeva ont eu moins de chance. La proximité des champs a favorisé la contamination massive des plants. Certains, comme Mere, se sont diversifiés, et ont préféré attendre le meilleur moment pour semer. Dans son champ, les plants de poivrons, concombres et tomates, moins fragiles, ont remplacé les lianes de pastèques. « On a arrêté à cause des prix qui ont augmenté et à cause des nouveaux insectes. On a réfléchi et on a décidé d’arrêter les pastèques pour se lancer dans les légumes. Pour avoir de l’argent et pour pouvoir nourrir Huahine » , explique-t-elle.
Sur Huahine la rurale, les producteurs de pastèque n’ont plus qu’à espérer que les conditions climatiques s’amélioreront ou, qu’à défaut, une solution leur soit proposée pour accompagner leur activité.