Nucléaire : Lana Tetuanui assure qu’elle « continuera à se battre pour l’indemnisation des victimes »

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MÉTROPOLE - En début d'année, la sénatrice Lana Tetuanui a fait voter un nouvel amendement à la Loi Morin. Depuis, les associations de victimes des essais nucléaires lui reprochent d'avoir rendu plus compliquée les indemnisations. Dans un communiqué, la sénatrice fait une nouvelle fois le point :

Publié le 28/05/2019 à 8:11 - Mise à jour le 20/06/2019 à 10:34

MÉTROPOLE - En début d'année, la sénatrice Lana Tetuanui a fait voter un nouvel amendement à la Loi Morin. Depuis, les associations de victimes des essais nucléaires lui reprochent d'avoir rendu plus compliquée les indemnisations. Dans un communiqué, la sénatrice fait une nouvelle fois le point :

Depuis la métropole, la sénatrice polynésienne Lana Tetuanui a tenu à répondre aux critiques sur l’amendement à la loi Morin. Le 21 mai dernier, le tribunal administratif a rejeté 10 dossiers sur 12 demandes d’indemnisation s’appuyant sur la modification de la loi défendue par Lana Tetuanui.

« Il s’avère nécessaire de rappeler les tenants et aboutissants de la consolidation de la méthodologie du CIVEN par l’adoption de la dose du 1mSv afin de répondre aux attaques de part et d’autre suite aux dernières conclusions du 21mai 2019 du rapporteur du Tribunal administratif », estime Lana Tetuanui dans son communiqué.

La sénatrice rappelle son combat mené, « en qualité d’ élue polynésienne siégeant en commission mixte paritaire au titre de la loi EROM, le 6 février 2017, où à la suite d’un débat particulièrement houleux que j’ai pu obtenir de mes six  collègues sénateurs et sept collègues députés présents, le retrait de la notion de risque négligeable tant décriée dans la loi MORIN qui ne permettait pas d’indemniser raisonnablement nos victimes des essais nucléaires. N’oublions pas de rappeler que face à l’Etat,  je suis parvenue à un premier combat en retirant ce verrou que tout le monde décriait tant depuis 2010 mais sans aucun résultat de leur part. »

Elle explique cependant que « le retrait de ce verrou est venu déstabiliser le gouvernement central et à juste titre car ce retrait ouvrait l’indemnisation à toute demande sans lien probant avec un séjour prolongé en Polynésie au moment des essais nucléaires d’où l’introduction de la création de la commission extra-parlementaire intégrée à l’article 113 de la loi EROM et chargée de proposer des mesures de nature à réserver l’indemnisation aux personnes dont la maladie est causée par les essais nucléaires.

Je vous rappelle que ce retrait de la notion de risque négligeable avait provoqué la démission en bloc  de la majorité des experts du CIVEN.  Ce retrait tant souhaité et sollicité par tous que j’ai porté en CMP, ne permettait plus d’examiner les dossiers sérieusement de nos victimes et laissait la porte ouverte à l’ indemnisation de tous les cancers listés dans la loi MORIN sans forcément qu’il existe un lien avec le Nucléaire en Polynésie. » 

La sénatrice donne pour exemple le cas d’une  « personne ayant séjourné en Polynésie à deux reprises au cours de la période des essais nucléaires, décédée d’un cancer ». Sa famille « aurait alors pu se retourner contre l’Etat français et solliciter une indemnisation par suite du retrait de la notion de risque négligeable ».

Pour Lana Tetuanui il « était urgent de trouver une nouvelle méthodologie dûment définie par les compétences des experts en retenant la dose du 1mSv appliquée à l’échelle nationale et reconnue à l’échelle internationale pour réserver  une indemnisation aux seules victimes de la radioactivité. » 

Quant on connaît les méfaits du tabac, et les risques de cancer que l’on peut développer, il n’appartenait pas à l’Etat de venir indemniser tous les fumeurs abusifs et ayant contractés le cancer en Polynésie ou à la suite de leur séjour en Polynésie.
Les experts médicaux qui se déplacent en Polynésie et qui examinent au cas par cas chaque dossier, ont une grille de critères qui leur permettent de déterminer la probabilité de leur exposition aux rayonnements liés aux essais nucléaires de Moruroa et de Fangataufa.

Une mission d’experts a eu lieu du 22 au 29 avril. Une autre est prévue pour le second semestre. 

« Arrêtons de dire que tous les cancers sont liés aux essais nucléaires, écrit Lana Tetuanui. Je suis moi-même confrontée au cancer de mon fils et quand je vois le nombre d’enfants non polynésiens touchés également par cette « sale maladie » à l’hôpital Gustave ROUSSY, pardonnez-moi mais je ne vais pas pour autant rejeter la faute sur « la bombe de Moruroa ». »

La sénatrice assure qu’elle continuera à se battre pour une « juste indemnisation ». 

Lana Tetuanui rappelle par aille qu’elle n’était « pas seule en qualité de membre de la commission extra-parlementaire et qu’il appartenait à chacun de produire ses observations et remarques avant la remise du rapport au Premier ministre. » 

La sénatrice rappelle enfin que « deux nouveaux cancers rajoutés à la liste des maladies radio-induites ont été introduits pour leur prise en charge en matière d’indemnisation, c’est une évolution suite aux recommandations de notre commission mais personne n’en parle, que les délais en matière de dépôts des dossiers ont été prolongés, que le budget du CIVEN a été abondé » 

Le communiqué de Lana Tetuanui : 

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