« Je ne vais pas me cacher : c’est pas simple de constituer une liste », confie Marcel Tuihani, leader de Te Ora Api no Porinetia. « On est quand même sur l’ensemble du territoire, il faut trouver 73 noms, et je souhaite autant que faire se peut, trouver des personnes crédibles qui pourraient nous réconcilier avec les citoyens ». Comme pour Marcel Tuihani, la construction des listes et leur validation est actuellement la priorité numéro 1 de tous les partis en course pour les Territoriales. Même pour les mieux rodés: « Le premier problème c’est bien entendu la parité », explique Tony Géros, Vice président du Tavini Huira’atira. « On va faire en sorte que les ténors puissent se retrouver en tête de liste. Ca oblige a imposer dans d’autres sections, des listes qui commencent par un homme ou une femme, même si ce n’est pas ce qu’on voulait, comme aux Marquises. Ensuite, le deuxième point, c’est l’ouverture qu’on a pratiqué. L’organe interne de direction du parti n’est pas encore rompu à ce dispositif. Les gens ont candidaté dans la mesure de leur possible, avec les moyens qu’ils avaient, et pour les gens des îles ça a pu causer des difficultés. Samedi, chacune des sections va se réunir pour compléter les listes et les présenter à notre président ».
Même si cela apparaît moins qu’ailleurs, le Tavini n’est pas épargné par les mécontentements de sa base suite aux choix des têtes de sections. Chaque parti doit choisir un meneur pour chacune des huit sections. Quatre hommes, quatre femmes. Mais chez les indépendantistes, c’est surtout la présence des nouveaux venus avec l’appel à candidatures qui pose problème. Aux Iles Sous le vent, plusieurs leaders du Tavini se font entendre… Oscar Temaru s’envole ce vendredi matin pour rencontrer la section électorale des Raromatai : « Il va les aider à compléter les listes. Ils ne sont pas encore rompus au dispositif. Il faut les accompagner dans leur choix », indique Tony Géros. Mais joints par téléphone, les récalcitrants expliquent qu’ils regrettent le manque de représentativité de certaines têtes de sections. Ils envisagent d’appeler à l’abstention : « Aujourd’hui, la jeunesse n’aborde pas la vie politique comme les anciens. ils sont plutôt sur la virtualisation de la vie politique. Ils ont d’autres outils comme les réseaux sociaux, alors que nous, nous allons sur le terrain. Ca, ça n’enthousiasme pas beaucoup les jeunes d’aller dans les quartiers, rencontrer les gens. C’est là où on peine un peu ».
Te Ora Api no Porinetia de Marcel Tuihani et la plateforme Te Hotu Rau de Tauhiti Nena se sont rencontrées : « Il vient du monde de la boxe et moi, je viens du monde de la moto : ce sont peut-être des raisons qui ont fait que nous n’avons pas réussi à nous comprendre », plaisante le président de l’Assemblée. « Les conditions n’ont pas été réunies pour que nous puissions établir un partenariat, ce qui m’oblige à continuer seul ».
Enfin Edouard Fritch a réuni jeudi soir ses militants pour préparer le congrès de samedi. La question d’un rapprochement du Tapura, de Teiva Manutahi, le leader de Porinetia Ora, devait être abordée.
Le dépôt des listes est ouvert jusqu’à lundi 26 mars à midi.