« Je regrette et j’ai peur » déclare le braqueur de la station à Punaauia

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Publié le 17/02/2019 à 15:43 - Mise à jour le 07/06/2019 à 16:36

« Je regrette et j’ai peur » : c’est ce que le jeune homme de 18 ans à peine a déclaré à l’issue de sa garde à vue chez les gendarmes. Dans la nuit de vendredi à samedi, il a fait irruption dans la station-service Mobil  du PK15 à Punaauia, le visage dissimulé sous des vêtements. Il a ensuite braqué le caissier avec une carabine à plomb en exigeant l’argent de la caisse soit 30 000 Fcfp.

« Il m’a pris par surprise. Je ne l’ai pas vu entrer avec son fusil. Il m’a demandé de l’argent. Après, il a tapé sur l’écran. J’ai sonné l’alarme et il a couru. J’ai de suite appelé la gendarmerie, la patronne » nous a dit l’employé, encore très choqué. Il ignorait que l’arme n’était pas mortelle, et il est encore traumatisé par ce face à face. « Je ne dors pas tranquillement. Hier soir, à mon travail, je n’avais pas à la tête à ça. J’ai eu peur. J’étais traumatisé. C’est la première fois. Je ne pensais pas que ça arriverait ici, à Tahiti ».

À l’audience, le jeune homme qui a braqué la station n’a pas vraiment expliqué son geste. Il a simplement déclaré qu’il était ivre au moment des faits. Particularité de cette affaire : le braqueur est le fils de l’homme décédé en avril 2017 à Paea, après avoir été atteint par le tir d’un gendarme qui avait confondu son arme de service avec son Taser.

Un drame qui l’a marqué au fer rouge selon le psychologue. Son passage à l’acte a d’ailleurs été dépeint comme un « suicide judiciaire » par la procureure. Un terme repris par l’avocate du prévenu. « C’est même un appel au secours quelque part. Il y a un mal-être chez ce jeune homme qui a atteint son paroxysme ce soir-là et qui l’a amené à commettre ces faits, qu’il a reconnus très facilement » a déclaré Me Esther Revault

Après le décès de son père, l’adolescent s’est fait connaître du juge des enfants pour quelques vols et des outrages, ce qui lui avait valu une condamnation à deux mois de prison avec sursis et à une peine de travaux d’intérêt général (TIG). Un TIG qu’il devait commencer aujourd’hui. Mais ce soir, c’est en prison que le jeune majeur passera la nuit, et ce, jusqu’à sa nouvelle comparution programmée le 21 mars.
 

Rédaction web avec Jean-Baptiste Calvas

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