Bébé secoué : « Excusez-moi. Je regrette », a lâché l’accusé

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Publié le 14/02/2018 à 15:42 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:17

Ambiance pesante ce jeudi devant la cour d’assises au deuxième et dernier jour du procès de ce père accusé d’avoir provoqué la mort de Hinahere, sa fille âgée de 21 mois.
Si durant deux années l’homme avait affirmé que l’enfant avait chuté d’un banc, il a au cours de l’audience avoué l’avoir violemment secouée à deux reprises jusqu’à ce qu’elle perde connaissance. Car il ne supportait plus les pleurs de l’enfant qui refusait de faire la sieste.

Prostré, les yeux fixés au sol, l’accusé, le mal-aimé de sa famille, selon ses dires, a répondu du bout des lèvres et d’une voix à peine audible à la présidente de la cour.
Face à lui, la mère et la grand-mère de la petite qui attendaient des réponses à leurs interrogations. Réponses qui ne sont pas venues. « Mes deux clientes : la mère du bébé et la grand-mère, attendaient aujourd’hui de connaître la vérité sur ce qui s’est passé le jour des faits et dans quelles circonstances le papa a été amené à exercer des violences qui ont entraîné la mort de l’enfant. Malheureusement, le papa est resté mutique. On n’a pas eu de réponse. La présidente a été obligée de faire la lecture des déclarations effectuées par le papa pendant l’instruction. Au jour d’aujourd’hui on n’en sait pas plus malheureusement », regrette Me Sandra Boulleret

Pour l’avocate, le secouement de l’enfant était l’apogée d’un long chemin de maltraitances infligées par son père. Mais du côté de la défense, on considère que l’accusé n’aurait jamais dû se retrouver seul avec l’enfant, dont il n’avait pas eu la garde. « La grand-mère maternelle a recueilli cet enfant dans des circonstances qui ne sont pas conformes à la décision de justice, en estimant qu’elle peut décider (…) et elle l’a confié à celui qu’elle sait ne pas être un père parfait. Dans ces circonstances, on se dit qu’un drame aurait pu être évité », estime Me Smain Bennouar, avocat du père. 

La mère et la grand-mère de la fillette ont livré des témoignages poignants, décrivant une enfant espiègle et pleine de vie.  « Hinahere a toujours été ma motivation principale », a soufflé sa mère.
Des mots qui semblent avoir touché l’accusé. « Excusez-moi. Je regrette. Je vais porter ce fardeau sur mon dos même si je vais longtemps en prison », a-t-il fini par lâcher, les larmes aux yeux.
L’avocat général a demandé une peine comprise entre 15 et 20 années de réclusion. Le verdict est attendu en fin d’après-midi.

J-B.C 

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