Malgré cette alerte et un test confirmant le problème, le pilote décide de poursuivre les vols car, pendant cette période se déroulait le festival de Ua Pou. Et, selon l’enquête, le problème technique « n’a été inscrit que deux jours après sa découverte par le pilote qui déclarait en outre que le test s’était déroulé le 16 décembre et non le 14 ».
Lors de l’instruction, l’un des mécaniciens reconnaîtra qu’il a subi « des pressions de la part du directeur général d’Air Moorea » car celui-ci espérait récupérer un agrément qu’il avait perdu suite au crash de Moorea… Le dirigeant demande alors au mécanicien « de signer l’autorisation de remise en service de l’avion et d’effectuer le contrôle a posteriori ». Le pilote lui-même a reconnu avoir omis délibérément de mentionner l’anomalie avant le 16 décembre pour attendre la fin du festival qui « générait des flux importants de passagers ».
L’instruction établit par ailleurs que l’anomalie qui a été cachée était « critique car de nature à mettre en danger la sécurité de l’équipage et des passagers ».
Les deux mécaniciens sont poursuivis pour avoir « maintenu en circulation un aéronef ne répondant pas aux conditions de navigabilité » et avoir ainsi « exposé directement l’équipage et les passagers à un danger de mort, d’infirmité ou de blessure ». Le pilote est poursuivi pour avoir conduit un avion « non conforme aux règles de sécurité » mais aussi pour faux et usage de faux. La compagnie, en tant que personne morale, est également poursuivie.
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