17 personnes à la barre pour le procès des douaniers de l’aéroport

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Publié le 14/05/2017 à 14:12 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:19

L’enquête avait débuté après l’arrestation d’un  garagiste, parrain de la fille de l’un des fonctionnaires des douanes. Ce professionnel se rendait régulièrement à l’étranger pour y acheter des pièces détachées. Sauf qu’il en avait profité pour importer 500 grammes d’ice, ce qui lui a valu sept années de prison.

Mais parallèlement à cette enquête, les gendarmes se sont interrogés sur les liens qu’entretenait le garagiste avec plusieurs agents. Ces derniers sont aujourd’hui accusés d’avoir fermé les yeux lorsque l’intéressé arrivait en zone sous douane, ou d’avoir appliqué des taxes minorées. En échange, ils auraient bénéficié de réparations gratuites sur leurs véhicules.

Certains des fonctionnaires sont aussi soupçonnés d’avoir obtenu des taux de change préférentiels grâce à des agents d’une banque ayant une antenne à l’aéroport, ou de billets d’avion GP après avoir rédigé de faux certificats de concubinage avec des personnels navigants commerciaux.

Ce lundi, les premiers à être interrogés ont nié tout entente. « Je conteste les faits« , a lâché l’un d’eux qui avait pourtant été bien plus bavard lors de sa garde à vue, comme le lui a rappelé le président de la cour.

Pour leurs avocats non plus, il n’y avait aucun petit arrangement illégal.  « On s’est aperçu qu’il n’y avait pas de système et, maintenant, on recherche au cas par cas pour chaque douanier s’ils ont consenti des avantages lorsque le –garagiste- passait en douane pour des pièces automobiles« ,   a déclaré, en marge de l’audience,  Me Benoit Malgras, le conseil de l’un des gradés mis en cause.

Une vision du dossier bien différente de celle de l’avocat de la direction des douanes qui s’est constituée partie civile dans le dossier. « Les faits ont été très largement reconnus et recoupés« , a rétorqué Me Dominique Bourion pour qui l’image du service a été « entachée« . Notamment par les deux fonctionnaires les plus gradés qui ont « largement dirigé tout ça, fait pression sur leurs subordonnés « .

En première instance, en juillet dernier, le tribunal correctionnel avait condamné la quasi-totalité des prévenus à des peines de prison avec sursis et de fortes amendes. Contre les douaniers, ils avaient en outre, prononcé des interdictions temporaires d’exercer pour certains, et définitives pour deux autres.

Leurs avocats espèrent, en appel, obtenir la relaxe pure et simple de leurs clients. 

J-B. C. 

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