Tetiaroa : l’île aux oiseaux en passe de fusionner avec le motu voisin

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L’île aux oiseaux à Tetiaroa ne sera plus un motu dans un avenir proche. Elle se rapproche de l’îlot voisin pour ne faire qu’un. Une observation faite par un chercheur de l’UPF qui surveille l’évolution de l’atoll grâce aux images satellites. Le constat est clair : certains motu de Tetiaroa sont en passe de disparaitre, d’autres de fusionner.

Publié le 29/02/2024 à 17:15 - Mise à jour le 01/03/2024 à 9:16

L’île aux oiseaux à Tetiaroa ne sera plus un motu dans un avenir proche. Elle se rapproche de l’îlot voisin pour ne faire qu’un. Une observation faite par un chercheur de l’UPF qui surveille l’évolution de l’atoll grâce aux images satellites. Le constat est clair : certains motu de Tetiaroa sont en passe de disparaitre, d’autres de fusionner.


C’est un paradis pour les oiseaux, à l’abri de la pression humaine : le motu Tahuna Iti change pourtant d’apparence, tout doucement, au fil du temps. Benoît Stoll, maître de conférences en télédétection et Géomatique à l’UPF suit avec précision l’évolution du trait de côte de Tetiaroa.

L’imagerie satellitaire permet ainsi d’observer que l’île aux oiseaux se déplace inexorablement en direction du motu Rimatuu : « Il n’a pas diminué en taille, mais on voit que depuis 1955 il se déplace assez fortement. Il s’est déplacé d’à peu près 150 m ».

En bleu, l’emplacement en 1922, en vert, aujourd’hui.

Pour le scientifique, c’est inévitable. L’île aux oiseaux va fusionner avec le motu voisin. Un scénario déjà observé dans le passé : le motu One a disparu entre 1955 et 1981. « Il y avait 13 motu à Tetiaroa. Aujourd’hui, il y en a plus que 12 ».

Les oiseaux sont-ils alors menacés par cette modification de leur habitat ? Pas forcément, selon les chercheurs de l’IRD qui suivent ces colonies de près.

« Le risque principal, c’est que les espèces qui sont présentes sur le motu de Rimatuu, à côté de l’île aux oiseaux, puissent arriver à l’ile aux oiseaux, et avoir un impact sur les oiseaux nicheurs là-bas, explique Simon Ducatez, chargé de recherches à l’UMR Secopol à l’IRD. Le pire ce sont les rats et potentiellement les fourmis, mais il n’y a pas de fourmis particulièrement problématiques sur ce motu et il y a peu de rats, donc on est plutôt confiants qu’il y ait peu d’impact. »

Les chercheurs ont même constaté une augmentation du nombre des espèces, notamment celles qui nichent au sol. Une bonne nouvelle, bien que, la forte houle de février ait eu un impact sur le taux de reproduction. « Maintenant qu’il n’y a plus de rat, les nodi reviennent nicher au sol sans que leurs œufs soient consommés, alors qu’avant, les quelques exemples où les nodi essayaient, ils n’arrivaient pas à élever de poussins là-bas.« 

Si l’île aux oiseaux s’en sort bien, d’autres motu, comme celui de Tahuna rahi, est voué à disparaître. Il a vu sa surface divisée par 5 en l’espace de 70 ans. Au-delà des épisodes de forte houle liés notamment à El Niño, les effets du réchauffement climatique y sont-ils pour quelque chose ? Un phénomène que l’observatoire environnemental de Tetiaroa tente de vérifier et de documenter.

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