Depuis décembre 2019, pas moins de 175 milliards de Fcfp auront été injectés par l’IEOM dans les 3 collectivités du Pacifique. Une somme record, dont 55 milliards alloués aux banques du fenua auront permis de financer les 900 entreprises éligibles à un PGE.
« Nous avons contribué à apporter des liquidités supplémentaires de manière à sauvegarder les entreprises et maintenant financer le rebond économique de la Polynésie française », explique le directeur de l’Institut en Polynésie, Fabrice Dufresne.
Ainsi l’IEOM se réunit en conseil de surveillance deux fois par an pour évoquer ces mesures d’aides et valider sa politique monétaire. Une sémantique technique qui consiste à prêter aux banques à taux 0, voire négatif, pour leur permettre de maintenir des taux d’intérêt faibles au bénéfice des entreprises et des particuliers. « Le taux d’intérêt pour les entreprises, il est autour de 2%, un peu moins pour les crédits immobiliers pour les particuliers. Et donc notre vocation, notre politique monétaire accommodante, c’est de maintenir le financement des banques, de manière à ce que les banques puissent prêter dans des bonnes conditions. »
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Un soutien que les chefs d’entreprises accueillent avec enthousiasme même si certains doutes méritent d’être levés : « pour l’instant, les taux restent historiquement bas. Ce qu’on a besoin de savoir, pour donner confiance aux entreprises, c’est combien de temps ça va durer. Est-ce que les hausses qui sont plus ou moins annoncées au niveau de l’Europe vont se répercuter ici ? À quelle échéance ? Donc oui, effectivement, l’IEOM a un rôle extrêmement important sur le financement des investissements. »
Les patrons du Fenua attendent aussi de la part de l’IEOM, en tant qu’observateur, un soutien dans le prolongement et l’amélioration des dispositifs de défiscalisation national : « Aujourd’hui, on compte sur l’IEOM, mais aussi sur nos politiques et les politiques en métropole, pour soutenir, pour la prochaine loi des finances qui se décidera au mois de septembre en métropole, pour soutenir la prolongation, voire même l’extension des dispositifs de défiscalisation nationale comme d’ailleurs le président Macron nous l’avait promis à son passage. »
Avec une inflation évaluée sur un an à 5,8% et une crise mondiale qui s’enlise, l’IEOM devra rester vigilent face à une Polynésie en pleine récession.