Willy William, 20 ans de carrière et de passion

Publié le

L'interprète de Mi Gente avec J. Balvin, de Ego ou encore Trompeta, est en concert vendredi au fenua. Il s'est livré sur son parcours, ses collaborations internationales et les défis qu'il se fixe en tant qu'artiste.

Publié le 21/07/2022 à 17:41 - Mise à jour le 21/07/2022 à 17:41

L'interprète de Mi Gente avec J. Balvin, de Ego ou encore Trompeta, est en concert vendredi au fenua. Il s'est livré sur son parcours, ses collaborations internationales et les défis qu'il se fixe en tant qu'artiste.

TNTV : Comment as tu commencé la musique?
Willy William, auteur-compositeur-interprète et disc-jockey français : « J’ai commencé la musique il y a plus de 20 ans, en tant que musicien dans un groupe de rock. (Il montre son t-shirt Nirvana) Je ne l’ai pas acheté que pour faire déco, ce sont mes références ! À la base, c’est ce genre qui m’a amené à la musique, et aussi bizarre que ça puisse paraître, à ce que je fais aujourd’hui. D’abord j’ai fait du rock, puis on a évolué vers le ska (style musical ayant émergé en Jamaïque à la fin des années 1950, NDLR), vers le reggae pendant quelques années. De là, j’ai découvert le sound system, et le fait d’avoir des platines m’a amené vers les discothèques. J’ai appris à mixer, et à partir de là, j’avais envie de faire mes propres morceaux. Tout est arrivé au fur et à mesure, j’ai testé tous les styles, toutes les formations pendant 20 ans. »

Tu te qualifierais de passionné de musique ? Qui ont-été tes modèles ?
« Je reste toujours curieux musicalement, j’ai eu la chance de grandir avec plein de styles de musique et de les expérimenter aussi. Je ne pense pas avoir de modèle en quoi que ce soit. Disons que je fais en fonction de ce qui me plaît. J’ai la chance de pouvoir en vivre, ça m’a pris un petit temps avant de me dire « allez, j’arrête de travailler, je ne fais que ça à 100% ». Je faisais des petits boulots jusqu’en 2003, 2004… Depuis, je ne fais que ça. »

Au niveau de la transition, il y a eu ces énormes hits que tu as faits. Quel a été le déclic qui t’a fait passer d’un public francophone à un public international ?
« C’est surtout mon morceau Ego, malgré le fait que ce soit une chanson en français, qui m’a fait voyager à l’international. Vraiment dans endroits où je me dis, je suis quand même allé en Ouzbékistan, je suis allé la chanter au Kazakhstan… Je me suis retrouvé face à des gens qui ne comprenaient pas le français mais qui chantaient phonétiquement parce que la chanson leur parlait. Ça m’a amené sur plein de choses derrière, et Mi Gente notamment. »

Justement, beaucoup de gens ne sont pas forcément connaisseurs du reggaeton, mais tout le monde connaît le nom de J. Balvin. Comment-est il venu sur le remix de Mi Gente ?
« C’est une longue histoire ! Pour faire court, j’ai fait une vidéo d’un poulet qui danse (rires)… C’est une vidéo de 10 secondes qui est devenue virale sur Facebook, avec des scores inimaginables. J’étais dans le top 5 avec Beyoncé, je me souviens avoir gardé le screenshot. Et j’ai juste mis ce qui allait devenir Mi Gente, juste les 10 premières secondes du morceau par-dessus cette vidéo. Ce n’était qu’une maquette à ce moment là, et ce petit montage était vraiment un hasard. 48 heures après, mon compte Facebook avait complètement explosé, quelques chose comme 48 millions de vues… Pour la petite anecdote, il paraît que la fille de Beyoncé (Blue Ivy) est fan de cette vidéo là, et c’est comme ça que Beyoncé est venue sur le remix. Balvin est tombé sur la vidéo par des intermédiaires, il a adhéré tout de suite et a fait un petit freestyle sur Instagram. De là, on s’est contacté, je suis allé à Miami et tout s’est fait. »

Ça a dû être une période intense.
« De là, en 2017, ce n’était qu’une succession de tout et n’importe quoi, je me disais « Balvin, ok ! Beyoncé ? ouais, ok ! », c’était fou. »

Tu as déjà parlé de David Guetta comme une influence. Tu t’affilies à lui, au niveau de sa carrière internationale ?
« J’ai eu l’occasion de le rencontrer beaucoup de fois, on est maintenant amis. Depuis Mi Gente, on s’est donnés un respect mutuel. Lui admirait le fait que je sois le français qui arrive de nulle part et qui arrive à faire des scores, avec son propre style, son propre truc. On est devenus amis à partir de ça. C’était déjà un modèle pour moi, et maintenant je le vois un peu comme un mentor, on a un relationnel assez cool. »

« En France, on me disait : « tu sais, c’est compliqué… »

Willy William

Tes hits sont tellement gros, qu’on peut te connaître sans te connaître, c’est-à-dire qu’on ne sait pas que c’est toi qui est derrière ces morceaux. Quel est ton ressenti par rapport au public francophone ? Ressens tu un décalage entre ta popularité à l’international et le fait que tu sois moins reconnu en France ?
« Ça a a toujours été le cas. le public français est particulier, je pense qu’il n’est pas fan quand tu t’exportes à l’étranger. Et c’est valable avec tout le monde. Yelle, Jain aussi, qui s’est quand même retrouvée aux Grammy Awards, mais personne n’en a parlé. Ça a été le cas pour David Guetta pendant très longtemps, DJ Snake encore…C’est des gens qui ont pourtant des décennies de hits. Mais il faut attendre 20 ans pour qu’on en parle à la télé dans un 7 à 8 à dire « voilà le DJ français qui cartonne »… En fait, ça fait des années qu’il cartonne, il ne vous a pas attendu. J’ai compris comment la France fonctionnait quand j’ai sorti mon titre Ego, qui est quand même une chanson 100% française, mais j’ai eu mes premiers disques de platine à l’étranger. L’Italie a été le premier pays à me signer. Je me suis retrouvé à faire des finales de The Voice en Albanie, on m’a mis dans des spots en Ukraine ou en Russie grâce à cette chanson. En France, on me disait « tu sais, c’est compliqué ». Mais c’est pas grave. La France a ce petit côté élitiste. Moi ce qui m’importe, c’est de pouvoir représenter la culture française et continuer. À l’image de Stromae, qui est un artiste Belge mais qui cartonne en France. »

Avec qui aimerais tu collaborer ?
« Ed Sheeran, Maroon 5, Coldplay… Mais ce n’est pas une course au hit, c’est plus pour l’expérience et la chance de voir comment on travaillerait. Les latinos avec qui j’ai travaillé avaient un certain impact dans leur culture, et j’ai pu mettre mon nom dans ce milieu là. J’aimerais avoir autant de crédibilité dans la dance, par exemple, pouvoir faire des collaborations, que ce soit avec Swedish House Mafia ou dans la pop US. Ce serait mon kiff de me dire « j’ai réussi dans ça aussi », et de passer à autre chose. Si demain je m’intéresse à la funk, j’irai voir ceux qui font ça réellement. Un Bruno Mars par exemple c’est un graal ! »

Faire de la musique de stade, le superbowl… ?
« Je m’en approche avec Trumpeta ! Le superbowl ouais, ce serait le saint-graal, c’est comme un Grammy. J’ai eu la chance de gagner un MTV Awards et d’être nominé dans les Grammys, donc je me dis que rien n’est impossible ! »

Dernières news

Activer le son Couper le son