Ninirei, son talent pour sublimer la nacre

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La Polynésie regorge de talents, et Ninirei en est la preuve. Artiste peintre d’abord, la jeune femme se spécialise ensuite dans la gravure sur nacre, support sur lequel elle exprime aujourd’hui toute sa créativité. Peignes, barrettes, ou encore pics à cheveux : grâce à ses pièces uniques, elle met en valeur la crinière des Polynésiennes.

Publié le 14/05/2022 à 15:35 - Mise à jour le 14/05/2022 à 15:35

La Polynésie regorge de talents, et Ninirei en est la preuve. Artiste peintre d’abord, la jeune femme se spécialise ensuite dans la gravure sur nacre, support sur lequel elle exprime aujourd’hui toute sa créativité. Peignes, barrettes, ou encore pics à cheveux : grâce à ses pièces uniques, elle met en valeur la crinière des Polynésiennes.

C’est avec la douceur et la gentillesse caractéristiques des habitants des Australes que Ninirei nous ouvre les portes de son atelier. Un univers tout particulier auquel seule une poignée de privilégiés ont accès. Depuis trois ans, c’est là qu’elle laisse s’exprimer son âme d’artiste. Originaire de Rurutu et de Tubuai, la jeune femme de 26 ans se passionne pour le dessin depuis son plus jeune âge.

« Je ne voulais pas être dans un bureau »

« Petite, j’étais un peu dans mon monde, toujours à regarder, imaginer, dessiner. Je savais déjà que j’allais m’orienter vers une voie artistique parce que je ne voulais pas être dans un bureau ». Un peu malgré elle, Ninirei effectue un baccalauréat professionnel spécialité secrétariat avant de revenir à ses premiers amours, la peinture et le dessin, malgré l’opposition de sa grand-mère, avec qui elle a grandi. « Elle n’était pas du tout d’accord. Au début, elle me disait ‘il n’y a que des drogués qui sont artistes’.« 

Pour faire ses preuves auprès de sa famille, Ninirei intègre en 2016 le Centre des métiers d’art après avoir réussi le concours d’entrée. « Quand je suis arrivée, dès le premier mois, je savais que là, j’étais à ma place ». Pendant ses trois années d’études au CMA, la Polynésienne se forme à la gravure et bénéficie comme les autres étudiants d’une indemnisation. « Ça a beaucoup rassuré ma mamie. En sortant du centre, on a fait une exposition juste après ma formation et j’ai vendu toutes mes toiles. Ça l’a encore plus confortée. »

(crédit photo : Ninirei)

Diplôme en poche, Ninirei lance sa petite entreprise. Grâce à une aide du Sefi, l’ICRA, elle investit dans du matériel. Ponceuse, perceuses, nacres brutes, aménagements de son atelier : autant de dépenses coûteuses mais nécessaires. Elle réalise d’abord des boucles d’oreilles et des colliers, comme beaucoup d’autres artisans créateurs en Polynésie. Et puis un jour, une idée originale lui vient, un peu comme par magie : elle crée un collier qu’elle porte à ses cheveux. Depuis ce jour, avec ses peignes, ses pics à cheveux et ses barrettes en nacre, Ninirei s’emploie à sublimer la chevelure des Polynésiennes.

Perfectionniste, la jeune femme cherche constamment à s’améliorer. Et ses efforts paient : en novembre 2021, son activité est propulsée par le Salon des jeunes créateurs artisans. Elle s’inscrit deux semaines avant l’événement et travaille d’arrache-pied du matin au soir pour présenter ses pièces… qui se vendent en à peine deux jours. Surprise par l’engouement que génère son travail, Ninirei voit les commandes s’enchaîner. Son agenda n’a jamais désempli depuis.

Telles des œuvres d’art, chaque pièce est unique et travaillée avec minutie. Avant de commencer à créer, Ninirei esquisse ses idées dans son carnet de croquis. Elle puise son inspiration dans la nature, sur Pinterest, mais aussi dans la langue ma’ohi, en ouvrant son dictionnaire français-tahitien. « Parfois, j’ai besoin d’un mot ou d’une idée. Je ne parle pas tahitien, mais j’essaie de mettre en avant notre langue. »

Prochain défi pour Ninirei : présenter ses pièces à la Tahiti Fashion Week, en juin. Vingt-deux pièces aux inspirations ethniques et asiatiques habilleront les mannequins. Et à en croire ses croquis, le résultat s’annonce à la hauteur de son talent : bluffant…

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