30 portraits de Tamari’i volontaires exposés avenue Pouvana’a a Oopa pour commémorer le ralliement des EFO à la France libre

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Le 2 septembre 1940, les Etablissements Français d’Océanie ralliaient la France Libre. Le fenua célèbre le 80 ème anniversaire de cet épisode charnière de la Seconde guerre mondiale dans le Pacifique Sud : une trentaine de portraits de Tamari’i volontaires a été installée, lundi, sur l’avenue Pouvana’a a Oopa, à l'initiative de l’association Mémoire polynésienne, à l’origine de cet hommage...

Publié le 03/09/2020 à 0:08 - Mise à jour le 03/09/2020 à 8:23

Le 2 septembre 1940, les Etablissements Français d’Océanie ralliaient la France Libre. Le fenua célèbre le 80 ème anniversaire de cet épisode charnière de la Seconde guerre mondiale dans le Pacifique Sud : une trentaine de portraits de Tamari’i volontaires a été installée, lundi, sur l’avenue Pouvana’a a Oopa, à l'initiative de l’association Mémoire polynésienne, à l’origine de cet hommage...

Ils trônent fièrement sur la principale avenue de la capitale : trente Tamari’i volontaires rappellent le ralliement des établissement français de l’Océanie à la France libre, le 2 septembre 1940. Un épisode survenu lors de la première année de la Seconde guerre Mondiale, et qui aboutira à la création du Bataillon du Pacifique. Un millier de Polynésiens s’engage alors après l’appel du général de Gaulle, pour combattre aux côtés des Anglais.

Tahiti rejoint alors la France Libre : ce régime de Résistance, porté par le Général de Gaulle, et qui s’est opposé à l’armistice de Rethondes avec l’Allemagne. Le fenua constitue alors son premier corps  expéditionnaire avec nos Tamari’i volontaires, et les engagés Calédoniens : le Bataillon du Pacifique.

Jean-Raymond Tumahai est l’un des 30 Tamari’i volontaires dont le portrait illustre l’avenue Pouvana’a a Oopa

« Les populations locales sont stupéfaites de l’arrêt des combats et de la capitulation de la France », explique Jean-Christophe Shigetomi, président de Mémoire Polynésienne et commissaire de cette exposition. « D’emblée, de par l’éloignement, et aussi par le fait que nous vivions dans un environnement presque totalement anglo-saxon, les populations locales, dès le départ, ne vont pas accepter cette capitulation, et vont chercher un moyen de continuer la lutte. Comme ils ne connaissent pas encore le général de Gaulle, ils vont d’abord se tourner vers les Alliés. Le 18 juin, il y aura l’appel du général, mais compte tenu de l’éloignement de la Polynésie : il n’a pas été entendu rapidement. Les populations locales vont connaître ce fameux général à partir du moment où ils vont mettre la pression sur le gouverneur de l’époque pour qu’il y ait une consultation populaire afin de savoir s’il fallait continuer la guerre aux côtés des Alliés, ou pas. C’est ce qu’il va se passer, et finalement, les populations tahitiennes, par leurs suffrages, vont faire en sorte que les EFO rallient De Gaulle. On comprend bien que c’est un peuple entier qui s’est levé, et quand on regarde les registres de cette consultation populaire, on se rend compte que pour la plupart, ils sont issus des populations tahitiennes. Pour la première fois, les femmes vont participer à un suffrage. Les jeunes, qui avaient moins de 21 ans, vont venir apposer leur signature. Certains, comme John Martin, confirment qu’ils ont été apposer leur signature alors qu’ils avaient à peine 18 ans ».

Compte tenu du contexte sanitaire, l’association Mémoire Polynésienne a dû revoir son programme de commémorations. L’exposition initialement prévue à la Présidence, est annulé. Cependant, tout est visible en format numérique.

« Dans le cadre des commémorations des commémorations des 80 ans du ralliement des EFO à la France libre, il fallait trouver des outils qui soient compatibles avec la crise sanitaire que nous traversons. Nous avons joué beaucoup sur le visuel et le numérique et audiovisuel. Nous avons estimé intéressant de pouvoir reproduire une sélection de portraits de Tamarii volontaires. Pour la première fois, ces portraits ont été colorisés. Cela nous les rend encore plus vrais. Dans le choix des sélections, chacun de ces hommes a connu des destins particuliers, pour certains tragiques. Certains ont même connu le prix du sang », précise Jean-Christophe Shigetomi.

Ari Wong Kim est le dernier Tamarii volontaire encore vivant. Il a aujourd’hui 96 ans. Son élection au rang de chevalier de la Légion d’honneur a constitué, en cette année 2020, l’une des premières étapes du chantier de mémoire conduit par l’association Mémoire polynésienne.

Le portrait à l’effigie d’Ari Wong Kim est installé devant la première institution du Pays

« C’est une âme qui ressort, à travers les Tamari’i volontaires. C’est l’âme des Polynésiens d’aujourd’hui, c’est l’âme de la Résistance, c’est l’âme du combat, c’est l’âme de la volonté de se construire! Et le chant des Tamari’i volontaires traduit bien l’âme d’un peuple. Peuple qui s’est levé pour pouvoir défendre nos libertés et construire la Polynésie de demain. Les Polynésiens, c’est un peuple solidaire. Dès lors qu’il y a une crise, ils savent se mobiliser. C’est tous unis, qu’ils vont vers la difficulté. Les Tamari’i volontaires, il faut savoir qu’ils sont 300 à partir, mais ce sont un millier d’entre eux qui se s’étaient initialement engagés. Ils seront de tous les corps, de toutes les unités, de toutes les opérations : dans la marine, dans les parachutistes SAS, dans l’aviation, dans les commandos : ils seront partout et sur tous les théâtres ».

Pour en savoir plus, rendez vous sur la page Facebook Tamarii Volontaires et sur le site de la Présidence. D’autres commémorations d’envergure sont en pourparlers, à l’issue de la crise sanitaire.

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