L’accord de Paris, qui vise à contenir le réchauffement climatique sous le seuil de 2°C voire 1,5°C par rapport au niveau pré-industriel, pourra être considéré par les générations futures comme « le moment où nous avons enfin décidé de sauver notre planète », a commenté Barack Obama.
Chine et Etats-Unis sont responsables au total d’environ 40% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde — 15% pour les seules émissions américaines.
L’objectif suppose des efforts douloureux pour la Chine, qui tire quelque 70% de son électricité du charbon et produit 24% des émissions mondiales de CO2.
Le président français François Hollande a « salué » la ratification par Pékin et Washington, qui ouvre selon lui « la voie à une entrée en vigueur de l’accord de Paris à la fin de l’année ».
Une perspective sur laquelle Ban Ki-moon s’est également dit « optimiste ».
L’accord de Paris a été signé par 180 pays, mais chacun doit ensuite le ratifier, selon ses propres modalités (vote au Parlement, décret…). Il faut la ratification d’au moins 55 pays totalisant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour qu’il entre en vigueur.
Jusqu’à présent, seuls 24 pays étaient allés au bout du processus, selon le site des Nations unies: surtout des petits Etats insulaires, les plus exposés mais ne représentant que 1,08% des émissions.
Une telle célérité de la part de Washington s’explique par le souci de garantir la pérennité de l’héritage environnemental d’Obama, dont le mandat s’achève en janvier, selon son conseiller climat Brian Deese.
« L’histoire montre qu’une fois que ces accords sont en vigueur et signés par les Etats-Unis, nous y restons », en dépit des alternances politiques, souligne-t-il. Contrairement au protocole de Kyoto, approuvé sous la présidence de Bill Clinton –et jamais ratifié par son successeur George W. Bush.
La Maison Blanche avait veillé à ce que la nature de l’accord de Paris autorise une ratification par le président Obama sur la base de ses pouvoirs existants, sans nécessiter le feu vert du Congrès contrôlé par l’opposition républicaine.
Cette annonce sino-américaine « était totalement impensable il y a encore six mois », a réagi l’ONG WWF, qui table sur un effet d’entraînement parmi les autres nations.
Les défis restent cependant colossaux. Ainsi, la Chine est le premier pays en termes d’investissements dans le solaire, mais a également approuvé en 2015 la construction d’au moins 150 nouvelles centrales à charbon.
La consommation chinoise de charbon a doublé sur la décennie 2004-2014, alimentant une pollution atmosphérique endémique – à telle enseigne que les autorités ont fait fermer les usines jusqu’à 300 km autour de Hangzhou pour garantir un ciel bleu au G20.
Pour autant, Xi Jinping s’est voulu encourageant : « Quand le vieux chemin ne mène plus nulle part, il faut recourir à de nouvelles méthodes (…) On doit donner soutenir l’innovation », a-t-il dit samedi.