Nouvelle-Calédonie : 6 militants mis en examen après des violences contre l’usine de Nickel de Vale

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Six militants ont été mis en examen pour association de malfaiteurs. Une information judiciaire a été ouverte après l'attaque en décembre d'une usine de nickel en Nouvelle-Calédonie par des opposants à sa cession, a annoncé vendredi le parquet de Nouméa.

Publié le 07/05/2021 à 14:57 - Mise à jour le 07/05/2021 à 14:57

Six militants ont été mis en examen pour association de malfaiteurs. Une information judiciaire a été ouverte après l'attaque en décembre d'une usine de nickel en Nouvelle-Calédonie par des opposants à sa cession, a annoncé vendredi le parquet de Nouméa.

Entre fin octobre et début mars 2020, des violences, dégradations et agressions ont visé l’usine métallurgique du groupe brésilien Vale dont la vente à un consortium calédonien et international suscitait la farouche opposition des chefferies kanak et des indépendantistes.     

Ces actions ont culminé le 10 décembre avec une attaque au moyen d’engins miniers de ce site industriel classé Seveso, contraignant les gendarmes à tirer à balles réelles contre ces véhicules qui fonçaient dans leur direction. Les dégâts ont été chiffrés à 124 millions d’euros tandis qu’une dizaines de membres des forces de l’ordre ont été blessés.          

« Nous sommes en présence d’actes particulièrement graves, d’une violence inouïe (…) qui relèvent de l’action d’un groupement de différents individus dans une action concertée », a déclaré à la presse Yves Dupas, procureur de la République. Il était accompagné du commandant des forces de gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, Christophe Marietti.         

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Yves Dupas a annoncé que « l’enquête allait maintenant être approfondie » et que six militants kanak, dont Raphaël Mapou, figure emblématique de la contestation qui a passé 96 heures en garde à vue, avaient été mis en examen vendredi pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un délit.

Ils ont été remis en liberté sous caution et placés sous contrôle judiciaire et sous le statut de témoin assisté pour plusieurs autres chefs d’infractions, dont destruction par incendie ou moyens dangereux. Une peine de dix ans de prison pourrait être requise à leur encontre.       

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Alors qu’une trentaine de condamnations ont d’ores et déjà été prononcées dans le cadre des exactions contre cette usine située dans le sud de la Nouvelle-Calédonie, M.Dupas a indiqué que les procédures « visaient maintenant (leurs) commanditaires ». « Il ne serait pas normal que la justice se limite aux simples exécutants », a-t-il affirmé.

Plusieurs dizaines de militants indépendantistes et coutumiers kanak se sont mobilisés toute la journée autour du palais de justice et ont dénoncé « un acharnement judiciaire ».

« Les enquêteurs n’ont travaillé qu’à charge », a déploré auprès de l’AFP Raphaël Mapou, estimant que ces procédures pourraient déstabiliser l’accord politique qui avait finalement été trouvé le 4 mars pour que Vale se désengage de la Nouvelle-Calédonie. Son avocat, Martin Calmet, a pour sa part regretté que « ce dossier ait dérivé sur des terrains qui ne sont pas judiciaires ».

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