Ce nouveau travail combine quatre études scientifiques publiées depuis 2014 et qui concordent pour dire que les mesures anciennement utilisées n’étaient pas assez précises – et trop basses, in fine. « Si vous voulez comprendre où se passe le réchauffement climatique, regardez dans nos océans », dit l’un des auteurs du résumé publié dans Science, Zeke Hausfather, de l’Université de Californie à Berkeley. « Le réchauffement océanique est un indicateur très important du changement climatique, et nous avons les preuves que ce réchauffement va plus vite que ce que nous pensions ».
Le chercheur parle d' »indicateur » car les océans absorbent l’excès de chaleur de l’atmosphère créé par les rejets de gaz à effet de serre. Le réchauffement de l’eau agit comme un signal confirmant la vitesse du changement climatique, explique-t-il. Selon lui, 2018 sera « très probablement l’année la plus chaude jamais enregistrée dans les océans, comme 2017 et 2016 auparavant ».
L’imprécision des mesures passées s’explique par le matériel alors utilisé. Il s’agissait de sortes de thermomètres en forme de torpilles, des bathythermographes, plongeant sous l’eau et reliés par un câble à un navire. Ils ne remontaient pas à la surface et ne duraient pas longtemps.
Depuis le début des années 2000, 3 900 balises « Argo » flottantes et plongeantes réparties sur le globe fournissent des données bien plus complètes sur les 2 000 premiers mètres, transmises par satellites avec une fréquence incomparable.
Les nouvelles estimations « semblent résoudre de nombreux problèmes qui affectaient les anciennes mesures, et désormais elles semblent s’accorder plutôt bien aux modèles climatiques », conclut Zeke Hausfather.
Rédaction web avec AFP