L’origine du sinistre reste inconnue mais la colère monte parmi les résidents qui pointaient des défaillances à répétition dans la gestion de l’immeuble de 24 étages, qui comptait 120 appartements et hébergeait quelque 600 personnes dans une enclave populaire du quartier cossu de Kensington et Chelsea.
L’incendie a donné lieu à des scènes tragiques. Des rescapés ont raconté avoir vu des habitants sauter dans le vide pour échapper aux flammes. D’autres témoins ont vu des parents jeter leurs enfants par la fenêtre pour tenter de les sauver.
Le maire de Londres, Sadiq Khan, a appelé à ce que l’enquête aille vite devant une foule très tendue qui réclamait des comptes. « Combien d’enfants sont morts? Qu’est-ce que vous allez faire », lui a ainsi lancé, déterminé, un enfant hissé sur les épaules de sa mère.
Pour l’instant, une équipe spécialisée tente de « sécuriser le bâtiment », afin de permettre aux secouristes de progresser dans les étages, à la recherche des disparus. Mais Dany Cotton, chef pompier, montre peu d’espoir. « Ce serait un miracle de retrouver des survivants« , a-t-elle déclaré.
Fonds d’urgence débloqué
Plusieurs morts et au-moins 50 blessés dans l’incendie de la #GrenfellTower de #Londres 🇬🇧 https://t.co/tf8PpfMvkE pic.twitter.com/11VjEzKp9z
— CNEWS (@CNEWS) 14 juin 2017
Alors que les rescapés ont passé leur première nuit dans des structures temporaires mises en place par les associations locales, Theresa May a promis qu’ils seraient « relogés dans Londres aussi rapidement que possible ».
Le leader de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn s’est lui aussi rendu sur place et a exigé que « la vérité soit faite » sur les circonstances de l’incendie, soulignant que des « centaines de milliers » de Britanniques pouvaient légitimement s’interroger sur la sécurité de leur logement.
« Ca fait 23 ans que j’habite dans cette tour et je ne me suis jamais senti en sécurité« , a confié Soran Karimi, 31 ans. « Les alarmes incendie ne fonctionnaient pas« , a-t-il affirmé, se disant « très en colère ». « Jamais cela ne serait arrivé à Chelsea« , quartier autrement plus cossu du Borough. « Mais ici vit la classe ouvrière, des gens d’origines différentes, auxquels on ne prête pas attention« .
« J’espère que cette tragédie va faire bouger les choses », a abondé Nana Akuffo, 46 ans, qui vit dans une autre tour voisine, estimant lui aussi que jamais une telle chose n’aurait pu se produire « chez les riches ».
17 fatalities confirmed following fire in #GrenfellTower; work continues with @LondonFire at the scene https://t.co/oyt0XHOMYt pic.twitter.com/FEPj80rXyv
— Metropolitan Police (@metpoliceuk) 15 juin 2017