Huit morts dans un « acte terroriste » à Manhattan

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Publié le 30/10/2017 à 13:45 - Mise à jour le 30/10/2017 à 13:45

Sans attendre la confirmation de la police et du FBI, le président américain Donald Trump a évoqué l’organisation Etat islamique (EI).

« Nous ne devons pas permettre à l’EI de revenir ou entrer dans notre pays après les avoirs vaincus au Moyen-Orient et ailleurs. Assez! », a tweeté le président. 

Plusieurs médias, dont le New York Times, ont indiqué que le chauffeur, qui a été interpellé vivant par la police, avait crié « Allah Akhbar » (« Dieu est grand » en arabe) en sortant de son véhicule, mais aucun responsable n’a confirmé dans l’immédiat cette information.   

« Sur la base des informations immédiatement disponibles, c’était un acte de terrorisme, un acte de terrorisme particulièrement lâche qui visait des civils innocents », a déclaré le maire démocrate Bill de Blasio lors d’une conférence de presse sur les lieux de l’attaque, au sud-ouest de Manhattan, non loin du mémorial érigé en mémoire des victimes du 11-Septembre.    

« C’est une journée très difficile pour New York », a-t-il ajouté, en demandant aux New-Yorkais d’être plus vigilants que d’habitude et de signaler toute anomalie.  « Si vous voyez quelque chose, dites quelque chose », a-t-il souligné, en rappelant un mot d’ordre posté dans de nombreux espaces publics face à la menace terroriste.

L’identité du suspect n’a pas été révélée par les autorités, la police précisant uniquement qu’il était âgé de 29 ans et qu’elle ne recherchait pas d’autres suspects. 

Mais selon plusieurs médias américains, il s’agirait de Sayfullo Saipov, arrivé aux Etats-Unis en 2010 et habitant à Tampa, en Floride. La seule page Facebook en anglais sous ce nom, mais orthographié Saifulloh Saipov, n’affichait aucun message depuis février 2013. Elle a été retirée peu après la conférence de presse.

Donald Trump avait dans un premier tweet qualifié l’homme de « personne très malade et déséquilibrée ». 

S’il se confirmait que le suspect était un sympathisant jihadiste, ce serait la première attaque islamiste sur le sol américain depuis qu’il a été élu à la Maison Blanche, promettant plus de fermeté face à l’islamisme radical.  

Plusieurs dirigeants européens, à commencer par le Français Emmanuel Macron et la Britannique Theresa May qui ont connu plusieurs attentats sur leur sol, ont rapidement manifesté leur solidarité. 

« Horrifiée par cette lâche attaque, mes pensées vont vers tous ceux qui ont été touchés, ensemble nous vaincrons le terrorisme », a tweeté la Première ministre britannique.

« J’exprime l’émotion et la solidarité de la France à New York et aux Etats-Unis », a déclaré pour sa part Emmanuel Macron, ajoutant dans un tweet: « notre combat pour la liberté nous unit plus que jamais ».

Les faits se sont passés juste après 15h00 locales (19H00 GMT) le long de la rivière Hudson, où se pressaient beaucoup de passants en cette journée ensoleillée et où beaucoup étaient déjà déguisés, prêts à fêter Halloween et à participer au grand défilé costumé qui se tient chaque année pour l’occasion à Greenwich Village.

Après la fusillade, de nombreux parents inquiets se précipitaient à la sortie des écoles qui avaient été fermées plus tôt que d’habitude.   

L’attaque est en effet survenue à proximité de plusieurs établissements, y compris l’un des plus prestigieux lycées new-yorkais, Stuyvesant High School.

« Je n’ai pas vu la fusillade, mais je suis arrivé 30 secondes après. Ca sentait les coups de feu. Il y avait un homme étendu par terre qui avait l’air d’avoir été touché, et un autre à coté de lui en train d’être arrêté, a raconté à l’AFP John Williams, âgé de 22 ans.  

La camionnette, qui avait été louée auprès du magasin Home Depot, a d’abord foncé sur la piste cyclable qui longe la rivière vers le sud sur près d’un kilomètre, renversant plusieurs cyclistes, avant de percuter un bus de ramassage scolaire et d’être obligée de s’arrêter, a expliqué le chef de la police, James O’Neill. 

Le chauffeur est alors sorti de son véhicule, armé d’un fusil à air comprimé et d’un fusil de paint-ball.  C’est à ce moment-là que les policiers lui ont tiré dessus et l’ont appréhendé. L’homme a été touché à l’abdomen et a dû être hospitalisé, sans qu’on sache la gravité de son état, a précisé M. O’Neill. 

Selon les pompiers, 11 personnes ont été blessées et hospitalisées, dans un état « grave » mais sans que le pronostic vital soit engagé.  

La dernière alerte de ce type à New York remonte au 22 mai dernier, lorsqu’un ancien militaire avait lancé sa voiture à toute allure sur le trottoir à Times Square, tuant une jeune femme et blessant 22 autres personnes. 

Times Square, haut lieu touristique qui avait déjà été visé par un attentat avorté en 2010, est étroitement surveillé par la police depuis les attaques du 11 septembre 2001. 

Après les faits impliquant l’ancien militaire, l’enquête avait montré que l’homme souffrait de troubles mentaux. La dernière attaque jihadiste à New York date du 17 septembre 2016, lorsqu’un jeune Américain d’origine afghane, Ahmad Rahimi, a posé deux bombes dans le quartier huppé de Chelsea. Une seule a explosé, faisant une trentaine de blessés légers.

Rahimi, qui avait également posé des bombes dans le New Jersey, a été récemment reconnu coupable par un jury populaire à l’issue d’un procès de deux semaines, et attend désormais sa sentence. Il risque la perpétuité.
 

AFP

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