Ces trois États de la côte atlantique sont les plus menacés par l’ouragan, dont les premières bourrasques violentes sont attendues jeudi. Le phénomène s’aggravera vendredi et samedi.
Wilmington, station balnéaire de Caroline du Nord comptant un peu plus de 100 000 habitants, se préparait ainsi à l’impact mercredi. Dans la soirée, Florence était encore à 540 km des côtes et se rapprochait à une vitesse de 26 km/h.
Les rues étaient quasi désertes, les commerces et les habitations calfeutrés derrière des planches de bois, les supermarchés vidés et les pompes à essence à sec.
« Wilmington reste soudée », « Flo, tu n’es pas la bienvenue ici », pouvait-on lire sur la devanture du bar Tavern Law.
Dans la journée, « Flo » -déjà rétrogradé à la catégorie 3-, a été rétrogradé une nouvelle fois à la catégorie 2 sur l’échelle de Saffir-Simpson qui en compte 5, après avoir vu ses vents faiblir à 175 km/h, selon un bulletin du Centre national des ouragans (NHC).
Mais « Florence est toujours considéré comme un ouragan majeur extrêmement dangereux » quand il approchera des côtes jeudi, a précisé l’organisme. Il a mis en garde contre le danger de la montée des eaux.
Le volume des vents que le cyclone charrie s’est notamment agrandi, et ceux-ci devraient balayer une plus vaste superficie terrestre que prévue initialement.
> Mère nature
« Protéger les vies est la priorité la plus absolue », a-t-il ajouté depuis la Maison Blanche.
Dans un camp de mobil-homes de la banlieue de Wilmington, les habitants s’apprêtaient à partir après avoir protégé portes et fenêtres. « J’ai deux enfants et je veux les emmener aussi loin que possible d’ici et des dangers de l’ouragan », a expliqué à l’AFP Alondra Espinoza.
Solange Iliou Thompson, propriétaire du restaurant Indochine, a elle choisi de rester même si son établissement est fermé, faute de main d’oeuvre.
« Moi je reste ici, le bâtiment est solide, je n’ai aucune inquiétude, le bouddha va nous protéger », a témoigné cette Vietnamo-Bretonne, installée depuis plus de 40 ans aux États-Unis.
« Il n’y a rien à faire, on ne peut pas arrêter Mère Nature », a-t-elle ajouté, alors que le vent a commencé à se lever sur Wilmington en début d’après-midi.
« J’ai téléchargé des films coréens pour passer le temps et nous avons de quoi faire avec le vin et les réserves du restaurant », a-t-elle expliqué.
À 300 km plus au sud, Charleston comptait aussi des irréductibles.
« J’ai fait Hugo », a dit à l’AFP cet électricien de 50 ans rencontré à une station-essence de Charleston, ville touristique de Caroline du Sud, en faisant référence à l’ouragan qui avait ravagé l’État en 1989. « Il y aura un peu plus d’eau mais on va s’en sortir, j’ai confiance. On a tout ce qu’il faut, on est prêt ».
> « Tout est plein »
Selon le fournisseur d’électricité Duke Energy, basé à Charlotte (Caroline du Nord), entre un et trois millions d’usagers pourraient être victimes de coupures de courant dans les deux États de Caroline, et les réparations pourraient durer plusieurs semaines.
Située encore plus au sud, l’État de Géorgie a déclaré à son tour l’état d’urgence mercredi, une mesure favorisant notamment le déblocage de l’aide fédérale.
Le gouverneur Nathan Deal a expliqué vouloir « mobiliser toutes les ressources disponibles » pour faire face au vents violents et à la pluie intense. Le président Trump l’a assuré de l’aide du gouvernement fédéral et de l’Agence pour la gestion des situations d’urgence, a précisé la Maison Blanche.
L’ouragan devrait porter avec lui des précipitations extrêmes pour un littoral aux plages de sable. En Caroline du Nord, on s’attend à entre 50 et 75 cm d’eau, et jusqu’à un mètre à certains endroits.
AFP