37% des espèces de requins et raies dans le monde menacées, la surpêche en cause

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Quelque 37% des espèces de requins et raies dans le monde sont "menacées", contre 24% en 2014, selon une mise à jour de la "Liste rouge" de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN) rendue publique samedi à Marseille.

Publié le 05/09/2021 à 14:31 - Mise à jour le 05/09/2021 à 14:01

Quelque 37% des espèces de requins et raies dans le monde sont "menacées", contre 24% en 2014, selon une mise à jour de la "Liste rouge" de l'Union internationale de conservation de la nature (UICN) rendue publique samedi à Marseille.

Réunie en congrès à Marseille (sud-est de la France), l’Union internationale de conservation de la nature a rendu publique une actualisation très attendue de sa « Liste rouge », qui relève toutefois une amélioration de la situation de plusieurs espèces de thon grâce à l’imposition de quotas de pêche. Au total, la dernière édition de ce véritable baromètre de l’état du vivant sur notre planète répertorie 138 374 espèces, dont 38 543 sont classées dans les différentes catégories « menacée ». Soit quelque 28%.

« Ces évaluations de la Liste rouge démontrent à quel point nos vies et nos moyens d’existence sont étroitement liés à la biodiversité », a souligné le directeur général de l’UICN Bruno Oberle. Mais il a également estimé lors d’une conférence de presse que cette mise à jour démontrait que « si les États et d’autres acteurs adoptent les bonnes mesures, il est possible de retourner la situation » pour certaines espèces.

Pour autant, « la nature est en danger », a insisté Jane Smart, directrice de la biodiversité de l’UICN, en souhaitant que « la planète toute entière avance vers une gestion soutenable ».

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Le congrès de l’UICN est l’occasion de multiplier les messages sur le lien entre l’effondrement en cours de la biodiversité et les activités et conditions de vie humaines sur une planète également menacées par le changement climatique.

Le sort du dragon de Komodo, le plus gros lézard au monde, dont quelques milliers vivent sur un groupe d’îles indonésiennes, illustre le lien entre ces deux processus, de plus en plus souvent souligné par l’UICN. Les conditions de vie de ces géants qui mesurent jusqu’à trois mètres de long pour 90 kilos sont ainsi menacées à la fois par le réchauffement et l’activité humaine. « La hausse des températures et donc du niveau de la mer devrait réduire leur habitat d’au moins 30% dans les 45 prochaines années », prévient l’UICN.  Et si les dragons présents dans un parc national sont « bien protégés », ceux à l’extérieur « sont menacés d’une perte importante de leur habitat en raison des activités humaines ».

Un nouveau statut vert des espèces

Autres victimes des hommes, les requins et raies (qui font partie de la même famille), dont une réévaluation globale a montré que 37% des 1 200 espèces étudiées sont désormais menacées. Toutes les espèces ainsi classées font face à la surpêche, 31% sont également confrontées à la dégradation ou la perte d’habitat et 10% à des conséquences du changement climatique, selon l’UICN.

« Bien trop de requins et de raies sont tués et les mesures contre la surpêche sont terriblement inadéquates », avec une exploitation « souvent légale même si elle n’est pas soutenable », explique à l’AFP Nick Dulvy, de l’université canadienne Simon Fraser, auteur d’une étude sur laquelle est basée cette réévaluation. Lors de la dernière évaluation en 2014, 24% des espèces étudiées étaient en danger.

A contrario, l’UICN se félicite de voir « quatre espèces de thon pêchées commercialement en voie de récupération grâce à la mise en oeuvre de quotas régionaux, » élaborés par des organisations spécifiques. Sur les sept espèces les plus pêchées, ces quatre ont ainsi vu leur classement redescendre dans la liste. 

Le thon rouge de l’Atlantique a même effectué un redressement spectaculaire, passant directement de « en danger » à « préoccupation mineure », trois catégories en dessous. Mais l’organisation prévient « qu’en dépit d’une amélioration globale, de nombreux stocks régionaux de thon restent appauvris ». « Ces évaluations sont la preuve que les approches de pêche durable fonctionnent, avec des bénéfices énormes à long terme pour l’activité économique et la biodiversité », selon Bruce Collette, président du groupe spécialisé sur les thons de l’UICN. Bruno Oberle y a vu un « encouragement à continuer à exiger de bonnes mesures de protection et de gestion ».

L’UICN a d’ailleurs présenté aussi son nouveau « Statut vert des espèces », destiné à mesurer la régénération des espèces et connaître l’impact des programmes de conservation. Il compte pour l’instant 181 espèces évaluées, encore loin de la Liste rouge à laquelle il sera par la suite intégré.

Mais malgré les succès, la nouvelle Liste rouge « montre que nous sommes tout près d’une sixième extinction de masse », insiste Craig Hilton-Taylor, responsable de son élaboration. « Si l’augmentation se poursuit à ce rythme, nous serons bientôt confrontés à une crise majeure ».

La Polynésie présente au congrès

La Polynésie française est également présente à ce congrès : une délégation de la communauté de communes des îles Marquises (CODIM) y est dont Benoît Kautai, maire de Nuku Hiva, ainsi que l’Institut polynésien de biomimétisme qui présentera ses nurseries coralliennes bio-sourcées.

Teva Rohfritsch qui est également présent au congrès a déclaré : « Je suis aussi pour trois jours au congres mondial pour la biodiversité aux côtés de notre ministre de l’environnement pour échanger et présenter notre expérience polynésienne en matière de gestion de nos rapports à la nature et de sa protection, celle de notre océan en particulier. Nous évoquerons également nos performances et nos efforts à faire encore en matière d’atteinte des Objectifs de Développement Durable fixés par l’AG des Nations Unies ».

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