Harcèlement à l’école : « Le problème que nous avons, c’est la peur de dire les choses »

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À l'occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école le 7 novembre, Tahia Chung Tien, présidente de la Fédération des association de parents d’élèves, était l'invitée du journal.

Publié le 08/11/2024 à 10:17 - Mise à jour le 08/11/2024 à 10:41

À l'occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école le 7 novembre, Tahia Chung Tien, présidente de la Fédération des association de parents d’élèves, était l'invitée du journal.


Tahiti Nui Télévision : Même s’il est souvent silencieux, le harcèlement est un phénomène présent dans beaucoup d’établissements scolaires, que ce soit les écoles primaires, les collèges ou encore les lycées. Les victimes ont souvent peur d’en parler. Comment faire pour briser ce silence ?
Tahia Chung Tien, présidente de la Fédération des association de parents d’élèves : « Justement, c’est avec la sensibilisation. Sensibiliser tout le personnel, sensibiliser les parents également, mais surtout sensibiliser nos enfants à le dire, à ne pas avoir peur d’aller voir quelqu’un pour dire qu’il subit un harcèlement. C’est le problème que nous avons, c’est la peur de dire les choses. »

Et comment faire alors pour y remédier ?
« La sensibilisation dans les établissements scolaires, la formation de tout ce qui est personnel encadrant, mais également des parents, c’est tout ce qui est le monde éducatif.

Et quand on sait qu’un enfant de notre entourage est victime de harcèlement, que faire ? Vers qui se tourner ?
« Les directions d’école sont là pour nous aiguiller, pour nous écouter. Mais c’est vrai que c’est très difficile pour un parent d’aller vers ces personnes-là parce qu’ils ne savent pas qu’il faut aller les voir. (…) Les réseaux sociaux pour régler les problèmes, ce n’est pas une solution. Il faut sensibiliser au maximum, former des parents, former du personnel, à pouvoir justement détecter, mais surtout aider ces enfants et ces familles.

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Nous avons parlé des victimes, mais il y a d’autres personnes sur lesquelles il faut agir. Ce sont les harceleurs qui peuvent également parfois être très jeunes. Sur quel levier s’appuyer ? Quoi faire ?
« Alors, ce qui se passe actuellement, c’est que dans le cadre de l’éducation, il y a un cadre spécifique pour accompagner les personnes harcelées et les personnes qui sont à l’origine de ce harcèlement.
Mais aussi, c’est tout un protocole qu’on met en place avec l’accompagnement des familles également, les familles des harcelés et les familles des harceleurs. Il faut aussi faire confiance à ce personnel. Il faut aller voir les directions pour qu’on puisse mieux les accompagner, mais surtout mieux accompagner leurs enfants. »

Aujourd’hui, le harcèlement ne se limite pas à l’école. Malheureusement, il suit les enfants jusqu’à la maison via les réseaux sociaux. Les parents doivent redoubler de vigilance. Mais quels sont les signes précurseurs ?
« Alors, si déjà mon enfant ne vient pas manger, ça, c’est un signe précurseur. Ou bien, il ne me répond pas à telle ou telle question, ça aussi, c’est un signe précurseur. Mais il faut favoriser le dialogue.
Le premier acteur qui est, on va dire, essentiel pour aider l’enfant, c’est vraiment la famille. Donc, les parents sont importants. Et beaucoup de parents, excusez-moi, mais beaucoup de parents démissionnent dans leur rôle d’accompagnement. Il faut absolument qu’ils accompagnent leurs enfants pour qu’ils soient bien et pour qu’ils puissent réussir et mieux réussir dans la vie. N’oublions pas que ces enfants-là forment les citoyens de demain et c’est eux qui vont gouverner notre société plus tard. »

La collaboration de votre association avec les établissements scolaires, avec les autorités éducatives du pays, vous satisfait-elle ou faut-elle l’améliorer ?
« Alors, il y a toujours des améliorations à apporter. Comme j’expliquais, c’est vraiment faire en sorte de former, de sensibiliser au maximum, mais surtout tout ce personnel qui encadre le monde éducatif, le monde de l’enseignement. Les parents sont essentiels. C’est un acteur important pour pouvoir aider nos enfants. Il faut vraiment les former. Ensuite, dans un deuxième temps, ce qui manquerait aussi, c’est qu’on n’a pas réellement des chiffres bien précis qui puissent nous aider. Il n’y a pas une cellule réelle ou un endroit, une structure bien précise, pour qu’un parent puisse y accéder. Alors, il existe des structures dans des écoles comme les Margaret’s Place où vous avez des personnels qui sont là, mais il faudrait en avoir un partout, dans chaque école, dans chaque établissement, pour améliorer tout ça. »

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