Christo invite le public à marcher sur l’eau en Italie

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Publié le 19/06/2016 à 7:58 - Mise à jour le 19/06/2016 à 7:58

Marcher sur l’eau, c’est l’expérience étonnante que l’artiste Christo propose de vivre à partir de samedi dans le nord de l’Italie : sur le lac d’Iséo, il a dessiné des passerelles où il est possible de se promener de jour comme de nuit. Jusqu’au 3 juillet, plus de 500.000 visiteurs, Italiens et touristes du monde entier, sont attendus dans cette région habituellement paisible pour découvrir les « The Floating Piers » (Les Pontons flottants), la dernière oeuvre de cet artiste célèbre pour ses installations monumentales en plein air.
 
Longues de trois kilomètres, ces passerelles, recouvertes d’un tissu jaune tournant à l’orange, rejoignent l’île de Monte Isola et celle, toute petite, de San Paolo.Ce jaune-dahlia du tissu contraste avec le vert sombre du lac, entouré de petits villages et sis au milieu de montagnes verdoyantes. Mais l’oeuvre est avant tout une expérience sensorielle.
 
« C’est un projet très physique, ce n’est pas une peinture, une sculpture. Vous devez marcher dessus (pour comprendre), ressentir (les sensations) avec la pluie, le soleil, le vent », a expliqué Christo.« Je n’aime pas parler au téléphone, (…) la virtualité, je suis seulement intéressé par les choses réelles », a ajouté l’artiste qui vient de fêter ses 81 ans et se révèle toujours plein de verve et d’humour.
 
Les structures sont faites de 200.000 cubes de polyéthylène – entièrement recyclables – reliés entre eux par 200.000 vis géantes. Marcher dessus, surtout pieds nus, est une expérience étrange, comme marcher sur un ponton mouvant. Les empreintes des pieds s’impriment en orange. Avec la lumière, le tissu prend une couleur dorée, s’il est sec, et avec l’humidité, en début et fin de journée, il devient d’un rouge intense.
 
En plus de 50 ans, Christo et son épouse Jeanne-Claude, décédée en 2009 mais qu’il associe toujours à ses projets, ont réalisé ensemble 22 œuvres monumentales. Celle-ci est l’une des dizaines restées longtemps dans leurs cartons, faute d’autorisation. Imaginé dès 1970 pour le delta du rio de la Plata en Argentine, le projet a été transféré au Japon 20 ans plus tard, sans plus de succès. Mais « il est resté dans notre coeur », souligne l’artiste d’origine bulgare et naturalisé américain.
 

AFP

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