Vidéo – Pesticides : de nombreux produits toxiques encore utilisés, des conséquences pour notre santé

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Publié le 09/12/2017 à 17:10 - Mise à jour le 09/12/2017 à 17:10

On parle souvent de l’utilisation excessive des pesticides dans l’agriculture mais pas assez de leurs conséquences sur notre santé. Autisme, trouble neurologiques, malformation des nouveau-nés, cancer du sein ou de la thyroïde, des maladies de plus en plus fréquentes et directement liées aux produits chimiques contenu dans notre alimentation. Le gouvernement tente de réagir, il vient d’interdire l’utilisation du Roundup mais de nombreux produit hautement toxique sont encore utilisés dans notre agriculture.  

Cultivés n’importe comment, les fruits et légumes que nous mangeons peuvent être un véritable poison. Stéphane Darteyre est neuropédiatre à l’hôpital de Taaone. Il voit de plus en plus de malformation et de trouble du comportement chez les jeunes enfants. « La grande victime des pesticides et perturbateurs endocriniens, c’est le foetus. Ce qui a été montré, ce sont les effets sur le développement neurologique des enfants : le déficit attentionnel, les troubles du spectre autistique mais aussi des retards de développement neurologique. Il y a aussi des effets sur les cancers hormonaux dépendants : le cancer du sein, de la prostate, du testicule… Il y a une étude aux Etats-Unis qui a mesuré les taux de produits chimiques chez plus de 500 femmes enceintes et ils ont retrouvé à peu près 100 produits chimiques dans le sang et les urines. Dont la majorité sont des perturbateurs endocriniens. » 

Et nombreux de ces perturbateurs endocriniens sont présents dans les pesticides utilisés sur le fenua. « On a en autorisation, des produits qu’on appelle des néonicotinoïdes qui sont en vente libre, en utilisation sans restriction et qui se retrouvent dans les produits alimentaires, non seulement des fa’a’apu mais aussi des lagons », explique Gille Parzy, spécialiste du bio, représentant au fenua de BioAgriCert, organisme certificateur. 

Face à cette crise sanitaire urgente, le gouvernement affiche aujourd’hui sa volonté d’amorcer la transition écologique, mais les moyens ne sont pas au rendez-vous. « On a une volonté de supprimer beaucoup de pesticides qui ne sont plus autorisés en Europe depuis un certain temps. Il est grand temps. Mais il faut qu’on aille beaucoup plus loin. Il faut qu’on aille jusque dans l’acceptation, c’est-à-dire l’autorisation d’importation de toutes les alternatives qui sont nécessaires aux agriculteurs conventionnels pour qu’ils réalisent cette transition agro écologique qui est si urgente. Elle ne doit pas faire peur aux agriculteurs parce que des instituts de recherche ont prouvé que l’agriculture biologique pouvait être plus performante, plus productive que  l’agriculture conventionnelle. »

Reste que pour convaincre les agriculteurs de franchir le pas, il faut les accompagner au travers de formations.  Il faut aussi mettre en place un contrôle de la filière.
Mais à nous aussi consommateurs, de préférer des produits adaptés à notre climat.

Avec un accompagnement efficace et durable de nos agriculteurs, un changement de la loi mais aussi des mentalités, nous pourrions facilement devenir comme l’île de Cicia aux Fidji, une ile biologique. Un bon argument touristique et surtout le seul moyen de protéger les générations futures.

Rédaction web avec Tamara Sentis

Le reportage de Tamara Sentis

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