Vidéo – Education sexuelle à l’école : les parents inquiets, les autorités répondent

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Publié le 29/08/2018 à 9:53 - Mise à jour le 29/08/2018 à 9:53

Marlène Schiappa s’est insurgée mardi contre des publications virales affirmant que des cours d’éducation sexuelle seront dispensés à la maternelle et « apprendront la masturbation » aux enfants, invitant les parents à se tourner vers « leur établissement, les équipes éducatives ou la loi ».

« Il est hors de question d’enseigner ni la masturbation, ni aucune pratique sexuelle à des enfants, et encore moins à 4 ans », a déclaré lors d’un « Facebook Live » organisé par la République en marche la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, en réponse à des questions d’internautes.
« Attention, il y a des documents qui circulent qui ne sont pas vrais », a-t-elle poursuivi. « J’ai passé l’été à voir circuler sur les réseaux sociaux que le gouvernement était sataniste, que nous avions légalisé la pédophilie, que nous allions apprendre la masturbation à la maternelle… Ai-je vraiment besoin de démentir ? »

Selon elle, ces « fausses informations », « sans source », émanent « de tracts imprimés on ne sait pas par qui et de fausses vidéos publiées sur des sites conspirationnistes ».
« Les extrémistes qui diffusent cela, copient-collent des argumentaires déjà utilisés contre Najat Vallaud-Belkacem (…). Nous sommes sur des sujets brûlants qui prêtent parfois aux fantasmes et interprétations », a ajouté Mme Schiappa, appelant les parents à ne croire que leur établissement, l’équipe éducative, les préfectures et la loi.

> Les parents inquiets en Polynésie aussi

Malgré plusieurs articles explicatifs des médias de métropole, les fausses rumeurs ont aussi atteint la Polynésie. Des parents inquiets appellent les établissements scolaires et certains ont même été reçus par la ministre de l’Education Christelle Lehartel.

Ce jeudi nos confrères de La Dépêche de Tahiti publiaient un article intitulé « Education sexuelle à l’école : fake news et hypocrisie ». 
Dans la matinée, la présidence a envoyé un communiqué aux médias pour « faire le point » sur cette loi : 

« La loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, promulguée le 3 août et portée par la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa ne contient pas de mesures concernant des classes d’éducation à la sexualité. L’article 10 rend seulement obligatoire la « sensibilisation des personnels enseignants aux violences sexistes et sexuelles et à la formation au respect du non-consentement ».
 
En conséquence et suite aux publications sur les réseaux sociaux et aux interpellations qu’a reçues le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports, la ministre en charge de l’Éducation indique, par ce communiqué, que les programmes d’éducation à la sexualité en Polynésie française restent inchangés. »

> « Apprendre le respect du corps humain »

L’ancienne ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem avait lancé à l’automne 2014 dans des classes volontaires les « ABCD » de l’égalité pour déconstruire les stéréotypes filles-garçons. Ils avaient été abandonnés après plusieurs mois de polémique donnant lieu à des rumeurs infondées, notamment sur la masturbation en maternelle.

Marlène Schiappa a annoncé en juillet qu’une circulaire serait envoyée à partir de la rentrée aux recteurs pour qu’ils mettent en œuvre la loi de 2001 qui prévoit trois séances annuelles d’éducation à la sexualité de l’école au lycée afin d’apprendre le « respect dû au corps humain » et d’acquérir une « vision égalitaire » des relations femmes-hommes.

Une enquête menée en 2015 auprès de 3 000 établissements scolaires (publics et privés) par le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) a montré que cette loi n’était pas systématiquement mise en oeuvre. 25% des écoles répondantes (contre 4% des collèges et 11,3% des lycées) déclaraient n’avoir mis en place aucune action ou séance.
 

Rédaction web avec AFP

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