Vidéo – Des jouets probablement contrefaits en vente en Polynésie

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Publié le 04/12/2017 à 17:12 - Mise à jour le 04/12/2017 à 17:12

Deux jouets, au packaging quasiment identique. L’un des 2 est-il une contre façon ? Difficile de le savoir mais il y a quelques indices troublants… Même personnage et dessins… La boîte de gauche a été achetée en magasin spécialisé. Elle est estampillée du logo Hasbro, le n°2 mondial du jouet. Une marque protégée selon le vendeur . A droite, le même jeu, sans marque ni référence du fabriquant inscrites sur la boîte.

Pour en être certains, nous avons sollicité les douanes. Elles n’ont pas souhaité répondre. Ce jouet, nous l’avons pourtant trouvé en vente libre chez un importateur, Régis Guillots. Il nous a expliqué être en règle et avoir le feu vert des douanes et de la DGAE pour commercialiser pas moins de 25 000 jouets venus de Chine. « Pour ramener des jouets, il y a plusieurs critères. Il faut avoir des certificats de sécurité qu’on appelle des EN71 qui nous permettent de savoir si les jouets sont aux normes. Tous les tests ont été faits sur les jouets pour qu’ils soient sécurisés pour chaque enfant qui va l’utiliser. »

La réglementation du marché du jouet est un peu nébuleuse. L’arrêté de 2009 stipule que les certificats de conformité doivent être rédigés en français. Les notices d’utilisation aussi. Pour ce jouet, la notice est en anglais… Pour être en règle, l’importateur peut donc imprimer une notice traduite en français. Il doit aussi étiqueter des informations sur la sécurité selon la DGAE . La procédure semble donc respectée.

Mais en feuilletant le catalogue en ligne de cet importateur, une poupée à l’effigie de l’héroïne de Disney est vendue biens moins cher qu’un jouet de la marque… Et sur la boîte, il n’y a plus écrit Moana, mais Magic…Les Poupées ressemblent fortement aux produits Disney, et pourtant leur commercialisation est autorisée. « Beaucoup de jouets sont protégés par certaines marques, et d’autres non. Ce qui se passe, beaucoup d’importateurs le font et ramènent certains produits. On voit de suite au niveau du prix que ça ne peut pas être de vrais modèles », concède Régis Guillots.

A la DGAE , on explique que tant que ces jouets répondent aux normes de sécurité et que la douane a validé en premier leur conformité, ils peuvent être vendus. Mais en matière d’éthique, est-il normal qu’une copie des modelés Disney soient en vente libre ? A cette question, personne n’a voulu répondre. En bout de chaîne , le consommateur a-t-il la certitude d’avoir un jouet de qualité ? A lui d’être vigilant et apprendre à décrypter logos et autre indications d’étiquetage.

Parmi les milliers de jouets qui sont importés pour les fêtes de fin d’année à Tahiti, 20 seulement sont saisis et envoyés pour contrôle de sécurité au laboratoire de la répression des fraudes en métropole.

Thomas Chabrol

Le reportage de Thomas Chabrol et Tauhiti Tauniua Mu San

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