Pour en être certains, nous avons sollicité les douanes. Elles n’ont pas souhaité répondre. Ce jouet, nous l’avons pourtant trouvé en vente libre chez un importateur, Régis Guillots. Il nous a expliqué être en règle et avoir le feu vert des douanes et de la DGAE pour commercialiser pas moins de 25 000 jouets venus de Chine. « Pour ramener des jouets, il y a plusieurs critères. Il faut avoir des certificats de sécurité qu’on appelle des EN71 qui nous permettent de savoir si les jouets sont aux normes. Tous les tests ont été faits sur les jouets pour qu’ils soient sécurisés pour chaque enfant qui va l’utiliser. »
La réglementation du marché du jouet est un peu nébuleuse. L’arrêté de 2009 stipule que les certificats de conformité doivent être rédigés en français. Les notices d’utilisation aussi. Pour ce jouet, la notice est en anglais… Pour être en règle, l’importateur peut donc imprimer une notice traduite en français. Il doit aussi étiqueter des informations sur la sécurité selon la DGAE . La procédure semble donc respectée.
Mais en feuilletant le catalogue en ligne de cet importateur, une poupée à l’effigie de l’héroïne de Disney est vendue biens moins cher qu’un jouet de la marque… Et sur la boîte, il n’y a plus écrit Moana, mais Magic…Les Poupées ressemblent fortement aux produits Disney, et pourtant leur commercialisation est autorisée. « Beaucoup de jouets sont protégés par certaines marques, et d’autres non. Ce qui se passe, beaucoup d’importateurs le font et ramènent certains produits. On voit de suite au niveau du prix que ça ne peut pas être de vrais modèles », concède Régis Guillots.
Parmi les milliers de jouets qui sont importés pour les fêtes de fin d’année à Tahiti, 20 seulement sont saisis et envoyés pour contrôle de sécurité au laboratoire de la répression des fraudes en métropole.
Le reportage de Thomas Chabrol et Tauhiti Tauniua Mu San